Quelques brèves de Julie

 

S49 à 51 – 2 au 22 décembre 2019

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Last Christmas » de Paul Feig, avec Emilia Clarke, Henry Golding, Emma Thomson, 2019 ????????
Vous n’en pouvez plus de Mariah Carey et de son « All I want for Christmas is You » et même si Fabienne en a fait sa légende d’une magnifique photo sur sa page Facebook ? Optez pour « Last Christmas », cultissime tube de Wham ! Promis, il ne vous lâchera plus lui non plus dès que vous aurez vu cette comédie sentimentale de Noël, fort à propos. Emilia Clarke, célèbre Daenerys de « Game of Thrones », y incarne la délicieuse Kate, une jeune femme aux sourcils mobiles impressionnants (!) qui déambule dans sa vie comme dans les rues, au point de se retrouver avec sa valise à ne plus savoir chez qui dormir. Rêvant de devenir chanteuse mais n’ayant pas encore percé, elle retourne vivre chez ses parents, auprès d’une mère dépressive incarnée par une Emma Thomson que j’ai déjà préférée dans d’autres rôles… Kate enchaîne des petits castings et travaille pour gagner sa vie comme lutin du Père Noël dans un magasin, véritable caverne d’Ali Baba pour tous les amateurs de Noël. Un beau jour, elle y croise la route de Tom, une rencontre qui va changer sa vie. Une impression de déjà vu mais franchement plaisante. Ce film rafraichissant a un petit quelque chose en plus qui fait qu’on ne l’oublie pas, ne serait-ce que pour son dénouement !

???????? « La vie est belle » de Franck Capra, avec James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore, 1946 ????????
En cette période agitée, quoi de plus réconfortant que de se plonger avec délice dans l’un des classiques de Noël, » La vie est belle » de Franck Capra ? Je vous le promets : que du bonheur… Inspiré du célèbre « Un chant de Noël » de Charles Dickens, « La Vie est belle » fait partie de ces films qu’on regarde encore et encore, sans se lasser tant l’humanisme de l’œuvre nous touche en plein cœur.
Rappelez-vous, Georges Bailey, incarné par le séduisant James Stewart, a renoncé à tous ses projets de voyage et d’évasion pour se dédier corps et âme à l’entreprise de son père, une maison de crédit à la construction. Il aura tout sacrifié au bonheur des habitants de sa ville, les protégeant de l’horrible Potter – l’affreux Scrooge du roman de Dickens – qui ne poursuit qu’une idée, faire main-basse sur la ville. Alors, quand malencontreusement son entreprise se trouve à deux doigts de la faillite, il est désespéré. Un soir de Noël, acculé, ruiné, dévasté, il pense commettre l’irréparable. C’est à ce moment-là qu’un ange de second choix, en quête de sa paire d’ailes, descend sur Terre pour lui montrer ce que serait le monde sans lui. Si le Chant de Noël de Dickens mettait en scène un esprit de Noël qui montrait à Scrooge à quel point son entourage se porterait mieux sans lui s’il n’avait pas existé, le postulat est ici inverse.
« J’ai toujours cru qu’avec de petits moyens, on pouvait faire une œuvre importante » lui a dit un jour son père. Et c’est bien le cas, Georges va s’en rendre compte grâce à son ange gardien.
Alors oui, La vie est belle est un film romantique, pétri de bons sentiments, mais quel plaisir de le redécouvrir et de se laisser emporter par l’humour si british de James Stewart ! Un conseil, installez-vous confortablement dans votre canapé avec une tasse de thé, un joli feu de cheminée et le tour est joué, la vie est belle et les festivités de Noël peuvent commencer !

???? « Grandir un peu », de Julien Rampin, Librinova, 2019
« Esprit de Noël, es-tu là ? » Toujours avec ce joli premier roman de Julien Rampin ! « Peut-on voir son cœur se briser plusieurs fois dans une vie sans risques de séquelles irréversibles » ? Difficile de l’imaginer, mais les personnages de « Grandir un peu » inventent une voie possible.
Jeanne, jeune femme totalement perdue dans une vie étriquée où elle étouffe littéralement depuis des années, décide un beau jour de tout quitter, à commencer par son mari – historien dans un musée de la torture (!) – aux côtés duquel elle s’étiolait inéluctablement, sans enfant. N’emportant avec elle que ses précieux disques de chansons françaises qui l’ont accompagnée et soutenue tout au long de sa vie durant, elle roule, droit devant elle… et c’est alors, dans un état proche de la panique, qu’elle s’arrête pour une pause déjeuner et découvre par hasard, dans un magazine local, une petite annonce ainsi libellée : « Vieille dame un peu loufoque loue appartement meublé à dame de bonne compagnie. Loyer modéré contre menus services ». L’opportunité rêvée de tenter un nouveau départ ! La voici donc qui débarque chez Raymonde, octogénaire dynamique au caractère bien trempé, chez laquelle vit aussi son petit-fils âgé d’une trentaine d’années, Lucas, personnage solaire mais dont on devine les failles profondes
Trois personnages bien abimés par la vie et dont la rencontre va durablement changer les destinées. Au contact des uns et des autres, ils vont en effet se retrouver, se délester de tout ce qui les opprimait depuis tant d’années, réveiller leurs souvenirs d’enfance pour mieux s’affirmer et grandir, un peu
Par une habile construction littéraire reposant sur quatre saisons s’ouvrant chacune par une chanson (la playlist de l’auteur est à retrouver sur Spotify et Deezer !), chacun des personnages navigue tour à tour entre passé et présent, ravivant des souvenirs enfouis, des secrets cachés qui ne demandaient qu’à être révélés. Chronique complète ici.

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