Quelques brèves de Julie

 

S35 – 26 août au 1er septembre 2019

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???? « Bastille Day » de James Watkins, avec Richard Madden, Idris Elba, 2016 ????????????????????????
Tombée par hasard sur ce film d’action, genre que je n’affectionne pas particulièrement, j’ai finalement passé un bon moment. Peut-être que l’acteur Richard Madden vu dernièrement dans l’excellente série « Bodyguard » y est pour quelque chose…???? À la veille du 14 juillet, une jeune Française, prépare un attentat à Paris. Son objectif : créer un choc dans la société, sans tuer le moindre civil. Michael Mason, petit voleur américain, dérobe le sac de Zoé. Il en extrait ce qui l’intéresse et se débarrasse du reste dans une poubelle. Au même moment, dans une base secrète de la CIA de la capitale française, l’agent Sean Briar, de retour de difficiles missions en Syrie et en Irak, essaie de s’adapter à son nouvel environnement. Les circonstances dramatiques vont l’obliger à s’acclimater plus vite encore, car on apprend que cet attentat a été planifié par le ministère de l’Intérieur, qui avait pour intention un transfert d’un demi-milliard.. Un film qui a vite été retiré des écrans, l’attentat de Nice ayant eu lieu 3 jours après…

???? « Psycho » d’Alfred Hitchcock, 1960 avec Anthony Perkins, Janet Leigh ????????
Un classique, revu avec un grand plaisir. Vraiment très fort. Un film qui date mais qui demeure tout à fait efficace : le suspense est bien là, et l’horreur aussi ! Et le plaisir de guetter la célèbre silhouette du réalisateur ! Juste pour rafraichir les mémoires : Marion Crane (Janet Leigh) est employée dans une agence immobilière. Sur un coup de tête, elle décide de subtiliser une grosse somme d’argent déposée par un client pour aider son amant. Elle s’enfuit, terrifiée par son acte. Au cours de sa cavale, elle décide de faire une halte dans un motel, le Bates Motel, tenu par un jeune homme, Bates (Anthony Perkins) qui y vit avec sa mère et entretient avec elle des relations complexes. Un motel aux escaliers mythiques, et une douche… terrible !

???? « After life  » de et avec Ricky Gervais, 6X30’, Netflix, ????????

Une jolie série sur le thème du deuil, pas au niveau de Six feet under mais vraiment pas mal du tout ! Tony adorait sa femme Lisa. Alors, quand celle-ci, atteinte d’un cancer, décède, c’est tout son monde qui s’écroule. À deux doigts de se suicider chaque jour, il survit, pour son chien dont il faut bien s’occuper, et grâce aux vidéos que sa femme lui a laissées sous forme de testament ou celles qu’il a réalisées d’elles. Sans filtre, il est absolument odieux avec tout son entourage mais va peu à peu s’humaniser à nouveau au contact d’une veuve croisée au cimetière, d’une prostituée douée en ménage, d’un facteur curieux, d’une infirmière attentionnée avec son père… : toute une galerie de personnages avec lesquels Tony échange lors de dialogues ciselés, souvent cyniques, drôles, touchants. Série vraiment intéressante, mais trop courte ! J’attends la saison 2 avec impatience !

Et comme c’est la rentrée littéraire, coup de projecteur sur un livre que j’ai beaucoup aimé !

???? « Les guerres intérieures », de Valérie Tong Cuong , JC Lattes, 2019 ????????
Une seconde. Un temps extrêmement bref. Et pourtant suffisant pour changer le cours de notre vie. Un cri ignoré, un mail trop vite archivé, une parole lâchée ou, à l’inverse, tue. Et tout bascule.
Alexis, 19 ans, aura sans doute souffert davantage que quelques secondes mais il ne se souvient de rien. Sans qu’il ne puisse en saisir la moindre raison, un inconnu pénètre chez lui, armé d’un poing américain et le laisse pour mort. La scène est vécue par le prisme de son voisin, Pax, de passage chez lui quelques minutes avant un casting très important. Acteur en manque de reconnaissance, ce rendez-vous avec un metteur en scène célèbre représente énormément pour lui. Alors, ni les bruits étranges ni le cri entendus ne le décident à aller voir ce qui se passe au-dessus de chez lui, pas plus qu’un homme fuyant l’immeuble lorsqu’il lui-même en sort rapidement après. À quoi bon s’inquiéter alors qu’il n’y a sans doute rien face à l’enjeu que constitue cette rencontre ? Un cas de conscience immédiatement balayé mais qui revient tel un boomerang dès le lendemain, lorsque Pax apprend avec stupeur l’ampleur du drame.
S’il était intervenu, le jeune homme s’en serait sans aucun doute mieux sorti. Trois heures d’inconscience avant d’être découvert auront eu raison de l’un de ses yeux et changé irrémédiablement le cours d’une vie qui promettait d’être belle en un néant absolu. L’année qui suit est alors une longue descente aux enfers et Pax paie le prix cher de sa lâcheté et de son indifférence ce jour maudit. Rongé par la culpabilité, il dépérit, tente de tenir debout tant bien que mal, jusqu’à une formation en gestion du risque qu’il dispense en tant que comédien dans une entreprise. Il y fait la connaissance d’Emi.
Il est quelques auteurs dont on guette le prochain livre avec impatience… Et c’est une nouvelle fois émerveillée que je sors de la lecture d’un livre de Valérie Tong Cuong, auteur que j’affectionne particulièrement.
Ce nouveau roman porte sa marque de fabrique, si identifiable et si formidable : une histoire qui nous saisit, une plume d’une justesse incroyable pour esquisser des personnages contemporains, aux prises avec leurs consciences et qui nous marquent de manière indélébile. Elle joue, dans ce livre, avec les thèmes qui lui sont chers : amour, lâcheté, culpabilité… toujours avec une bienveillance saisissante. Aucun jugement ici. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un thriller, je me suis surprise à feuilleter irrésistiblement les dernières pages pour m’assurer que tout le monde était là et que le tsunami évoqué n’avait pas tout emporté !
Valérie Tong Cuong signe aujourd’hui un livre fort où des personnages vivent tant bien que mal, prennent des petits arrangements aux conséquences parfois insoupçonnées, passent par toutes les palettes de sentiments, des guerres intérieures que chacun d’entre nous connaît pour y être lui aussi confronté. Bref, de l’émotion à l’état pur, comme dans tous ses opus ! ➡️ Chronique complexe ici.

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