Quelques brèves de Julie

 

S28 – 8 au 14 juillet 2019

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???? « How to get away with murder » 5 saisons, 75X43’, Netflix, de Peter Novalk, avec Viola Davis ????????
On m’avait prévenue : série « judiciaire », addictive… pas faux pour la première saison mais le soufflé est retombé pour moi dès la saison 2 disponible sur Netflix, que je ne suis pas certaine de terminer du coup… Pourtant, les premiers épisodes sont très bons. Annalise Keating est une avocate pénaliste ultra douée. Elle enseigne le droit à l’Université de Philadelphie et sélectionne, chaque année, quelques-uns de ses meilleurs étudiants, qui vont avoir le privilège de travailler à ses côtés sur des dossiers réels. Mais un jour, ces derniers sont impliqués dans un meurtre, un cas pratique intéressant… Jolie construction qui, au fil des épisodes, joue sur les flashbacks et imprime un bon rythme à la série. À voir aussi pour la performance de Viola Davis que j’avais découverte dans « La couleur des sentiments ».

???????? « Bonjour Tristesse », de Françoise Sagan, Editions Julliard, 1954, version Audible, lue par Sara Giraudeau ????????
Les vacances sont l’occasion de nombreux trajets en voiture et… de jolies lectures audio ! L’une d’entre elles, « Bonjour tristesse », que je n’avais encore jamais lu, je l’avoue ???? Quelle claque ! Et dire que c’est le premier roman d’une jeune fille de 18 ans !

Un roman très fort avec lequel Françoise Sagan a su imposer un style original, abordant le thème de la sexualité féminine ce qui déclencha à l’époque un scandale, et lui assura d’emblée une place à part dans le monde littéraire. J’ai bien sûr craqué sur l’édition papier du livre dès mon retour pour me replonger dans ce court et éblouissant roman ! À lire ou relire sur la plage, dans la chaleur brûlante de ces journées estivales ☀️

????????????  « Un secret », de Philippe Grimbert, Editions Grasset et Fasquelle, 2004, version Audible , lue par l’auteur et adaptation ciné de Claude Miller, avec Patrick Bruel, Cécile de France, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Mathieu Amalric ????????
Là aussi, rattrapage de lecture grâce à un trajet de voiture et quelle écoute ! J’affectionne de plus en plus les versions lues par leurs auteurs eux-mêmes, qui enrichissent de manière incroyable la version écrite, conférant une dimension très touchante à l’œuvre, d’autant plus lorsque celle-ci est en grande partie autobiographique. Comme c’est ici le cas.

Le narrateur revient sur son passé. Enfant unique né peu après la seconde guerre mondiale, il était si chétif qu’il était dispensé de sport, chose assez surprenante au regard de l’athlétisme de ses parents qui avaient même installé une salle de sport dans leur appartement pour s’entraîner. Assez solitaire, il trompait son ennui en s’inventant un frère, conversant, luttant avec lui, jusqu’au jour où il découvrit, au fond d’une chambre de bonne de son immeuble servant de débarras à ses parents, un petit chien en peluche qu’il appela Sim, l’accompagnant alors dans toutes ses activités quotidiennes. Comment ce jouet avait-il bien pu se retrouver là ? Le narrateur mit quelques années à le découvrir… Et c’est à quinze ans que le lourd secret pesant sur sa vie entière et qu’il pressentait confusément lui fut révélé. Un documentaire sur la guerre fut projeté dans son lycée – probablement « Shoah » – et la blague profondément déplacée de l’un de ses camarades de classe à l’égard des charniers le fit littéralement bondir hors de lui. Il le roua de coups, provoquant enfin l’admiration de son père qu’il recherchait tant et qui fit se délier la langue de l’amie de la famille toujours présente, Louise. Celle-ci lui révéla alors que non seulement, il était juif, mais que son père, avant d’épouser sa mère, avait auparavant déjà été marié, et père pour une première fois d’un petit Simon…
« Un secret » est un livre profondément émouvant mêlant tous les sentiments humains propres à créer une belle histoire : amour, amitié, jalousie, culpabilité… sur un fond de guerre. J’ai trouvé l’adaptation cinématographique très réussie, ce qui n’est pas souvent le cas, exact reflet des personnages et de l’ambiance tels que je me les figurais. Mention spéciale pour Patrick Bruel qui incarne parfaitement Maxime, le père du narrateur. Un joli jeu d’acteur, usant si bien de son regard et de silences appuyés communicatifs. J’ai apprécié tous les autres acteurs également, notamment Cécile de France à la plastique parfaite pour le rôle. Et le plaisir de reconnaître Philippe Grimbert sous les traits d’un des personnages du film… L’aviez-vous vous aussi reconnu ?

???? « La vie sans toi, », de Xavier De Moulins, Editions J.C.Lattès, 2019 ????????
Il est de ces livres comme de certains films, une fois achevés, une envie irrépressible surgit, celle de recommencer la lecture ou le visionnage depuis le début, pour mieux saisir tout ce qui nous aurait échappé à l’aune du dénouement !
Peut-on survivre à la disparition d’un enfant ? Rien n’est moins sûr. Eva et Paul se débattent ainsi depuis huit ans. On comprend dès les premières pages tournées qu’un drame s’est produit quelques années auparavant, les laissant « orphelins » eux et leurs deux petites filles.
Si en apparence, le couple semble avoir surmonté le drame, il n’en est en réalité absolument rien, Eva et Paul vivant en parallèle sans plus savoir se parler. Puis, surgit un nouveau personnage,Andreas, et là… l’histoire s’emballe totalement et prend une tournure inattendue ! Les tensions montent alors de toutes parts. Amour, mort, meurtres en série, suspens, rythme effréné : tous les ingrédients sont réunis ici pour empêcher le lecteur de lâcher le livre avant son dénouement final, très réussi !

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