Quelques brèves de Julie
S8 et 9 – 22 février au 7 mars 2021
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???? « La sagesse de la pieuvre » (My Octopus teacher), de Roger Horrocks, 2020, Netflix
Mais quel beau film !!! Enfant, le documentariste sud-africain Craig Foster plongeait, beaucoup. Une passion mise sous cloche durant plusieurs années et qui ressurgit lors d’une période de déprime. Le voilà qui plonge à nouveau tout près de chez lui en Afrique du Sud, explorant une forêt sous-marine constituée de varech et autre végétaux et habitée par toutes sortes d’animaux marins. Au cours d’une sortie, il croise une petite pieuvre. Intrigué, il la suit et décide de partager sa vie qui ne dure qu’une année par des visites quotidiennes. Au bout de quelques jours, il finit par l’apprivoiser : le poulpe s’habitue à sa présence et lui nourrit une véritable obsession pour l’animal ! Je l’ignorais mais le film en atteste : la pieuvre est un animal particulièrement intelligent qui n’hésite pas à communiquer avec ce nouvel être qu’elle côtoie tous les jours ! Un film poignant où Craig Foster donne à voir ce milieu marin, beau et dur à la fois, s’interdisant d’interférer même quand l’objet de toute son affection se trouve en danger… On tremble et on sourit avec lui. Coup de , à voir en famille !
???? « Mon amie Adèle » (Behind her eyes), de Steve Lightfoot, avec Eve Hewson, Simona Brown, Tom Bateman, Robert Aramayo, 6X52’, 2021, Netflix
La mini-série en vogue ces derniers jours et qui est l’adaptation du thriller de Sarah Pinborough, publié chez Harper Collins en 2017 (Behind Her Eyes). Une fiction vendue pour son twist final totalement dingue…
Louise et David se croisent dans un bar, se séduisent le temps de quelques verres, se quittent et se retrouvent le lendemain matin au bureau : Louise est assistante du cabinet médical qu’intègre David en tant que psychiatre. Une situation embarrassante qui ne s’arrange pas lorsque Louise rencontre, « par hasard » Adèle, la femme de David, très en demande d’une relation amicale, et à laquelle elle se lie, un peu malgré elle, mais séduite par la proposition d’Adèle de l’aider à maîtriser ses terreurs nocturnes épouvantables. Une situation vouée à la catastrophe lorsque Louise cède aux avances de David sans lui dire qu’elle connait sa femme et la fréquente régulièrement. D’autant que Louise pressent rapidement que derrière les apparences d’un couple modèle à qui tout réussit, de terribles secrets se cachent.
Le pitch est séduisant, le dénouement promis intrigant… Au final, de bons acteurs (à noter qu’Adèle est jouée par la fille de Bono, leader de U2) et un rendez-vous manqué. Au-delà du côté surnaturel auquel je ne suis pas forcément réfractaire, l’histoire pour moi ne tient pas, pas assez crédible. Trop d’incohérences pour que j’y adhère. Je demeure tout de même curieuse de voir ce que peut donner le livre…
???? « Héritage », de Miguel Bonnefoy, Rivages, 2020
Deux exils, deux guerres mondiales, une dictature… 1873-1973 : 100 ans d’histoire en 200 pages ! C’est la prouesse de Miguel Bonnefoy, auteur de cette saga familiale enlevée, dans un style flamboyant ! Il revient sur l’histoire de sa propre famille où l’un de ses ancêtres quitta le Jura, un pied de vigne sauvé du phylloxera en poche, et débarqua à Santiago du Chili pour finalement s’y établir. Une histoire de déracinement, de migration, d’attache, d’amour, saupoudrée d’un soupçon de fantastique ! J’ai beaucoup aimé !
« Histoires de mode », David von Grafenberg, 15’ en moyenne, Les podcasteurs
Tout commence souvent par un livre pour moi. Celui-ci s’appelait « Madame de X » : une histoire empreinte de sensualité et de douceur qui m’avait beaucoup plu et que j’ai retrouvées avec plaisir dans la série de podcasts signés du même auteur : Histoires de mode. David von Grafenberg y parle de certains créateurs mythiques qu’il a côtoyés ou pas au cours de sa carrière : Coco Chanel, Agnès B, Karl Lagerfeld, Jean-Charles de Castelbajac, Emmanuelle Khanh… On y croise les fameux cardigans pressions, le dos-nu inoubliable de la robe de Mireille Darc dans « Le grand blond avec une chaussure noire », la chambre du Ritz qu’occupait Coco Chanel… Il y raconte à travers mille délicieuses anecdotes son rapport à ces couturiers. Evoquant leurs échanges ou encore sa rencontre avec leurs créations, il ouvre les coulisses de ces artistes aux auditeurs. C’est en réalité toute une époque qu’il dévoile et, en creux, un autoportrait original.