Quelques brèves de Julie

 

 

S20 – 17 au 23 mai 2021

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

????  « Blue Jay », de Alexandre Lehmann, avec Sarah Paulson et Mark Duplass, 2016, Netflix ????????

Ils se sont connus au lycée, ils se sont aimés, follement, et leurs vies ont pris des chemins différents. Vingt ans plus tard, ils se retrouvent par hasard dans la superette de la ville de leur enfance. Amanda est venue rendre visite à sa sœur et Jim doit vider la maison de sa mère décédée. Passé un moment de gêne, les deux se retrouvent autour d’un verre et se rendent dans la maison de Jim, emplie de souvenirs. C’est un film sobre et même minimaliste, une journée et une nuit, un lieu, le noir et blanc et deux acteurs formidables qui incarnent à merveille cette complicité évidente unissant leurs personnages. Vingt ans, c’est le temps d’une vie. L’un et l’autre ont vécu. Passée la joie des retrouvailles, vient le moment où l’on se demande pourquoi on s’est séparés et qu’on imagine la vie qui aurait pu être la nôtre si… Les regrets, ils les partagent mais n’est-il pas trop tard ? Coup de ❤️ pour ce film très touchant, où l’on ressent intensément tous les sentiments qui animent les deux protagonistes de l’histoire. Mille mercis Fabienne de m’en avoir parlé !
???? « Bir Baskadir » de Berkun Oya, avec Öykü Karayel, Fatih Artman, Funda Eryiğit, 8X40 à 58’, Netflix, 2020 ????????
Belle surprise que cette série turque qui se déroule à Istambul. Meryem est une jeune femme musulmane pieuse qui partage son temps entre la famille de son frère, chez qui elle vit et où elle supplée se belle-sœur, gravement déprimée, et l’appartement moderne de son patron qu’elle entretient. Deux mondes très différents qui se confrontent au sein de la même ville. D’un côté, une famille traditionnelle vivant dans une banlieue modeste où la vie demeure rythmée par les prières et les conseils du « hodja », une sorte de sage qui enseigne le Coran et que tous suivent à la lettre, et de l’autre, le monde moderne et libéral. Meryem incarne le lien entre les deux. S’évanouissant régulièrement, elle consulte une psychiatre. Des personnages qui évoluent au sein de la même ville dans des milieux socio culturels très éloignés et qui sont amenés à se croiser, se rencontrer, s’aimer, se détester… Chacun des épisodes précise les relations complexes qui les unissent et évoquent de nombreux sujets au cœur de la société turque. La série y a d’ailleurs connu un succès immense en Turquie nourrissant de nombreux débats et alimentant les échanges sur les réseaux sociaux, au point que ses personnages deviennent des mèmes ! À voir !

???? « Les Jours heureux », de Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Grasset, mai 2021

Oscar a grandi auprès de deux monstres sacrés du cinéma européen épris d’une liberté absolue : sa mère, la scénariste Laure Branković, et son père, le célèbre réalisateur Edouard Vian : deux êtres flamboyants, aux allures de héros de comédie romantique, qui ont passé leur vie à se séparer, pour mieux se retrouver, alternant mariages, films et divorces, ayant eu à cœur de se mettre sans arrêt en scène. Au milieu, un enfant unique est né pour lequel l’amour prodigué fut toujours sincère. « Scaro », comme le surnomme affectueusement sa mère, a grandi choyé, aimé, côtoyant tous les artistes en vue de l’époque, amis de ses parents, et partageant avec eux le meilleur comme le pire, une vie riche, vécue avec panache ! Mais comment se construire dans l’ombre de deux êtres que l’on adore, aux personnalités si explosives, sans cesse sous les feux des projecteurs ? Oscar a toujours fait du mieux qu’il a pu …Un livre formidable ! Chronique complète ici.
Siddharta
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