Quelques brèves de Julie

S34 – 24 au 30 août 2020

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Divorce club » de et avec Michaël Youn, Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison, Audrey Fleurot, Caroline Anglade, 2020

Un retour au cinéma pour un film choisi par mon fils de 13 ans qui a passé un excellent moment et beaucoup ri ! Mon plaisir, je ne le cache pas, a davantage été de l’entendre s’amuser que le film lui-même… Un quarantenaire, Ben, découvre en public que sa femme a une liaison. Quitté, abattu et lâché par ses proches, il peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, richissime, et au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards ébauchent les premières règles du « Divorce Club »… Le film a gagné le Grand Prix du festival de l’Alpe d’Huez en 2020. Un film potache, plutôt bien fait dans le genre, mais sans aucune surprise et assez lourdingue. Pour Audrey Fleurot, je ne regrette pas mon billet !

À voir ou à revoir :

???? « La vie rêvée de Walter Mitty » de et avec Ben Stiller, Kristen Wiig, Shirley MacLain, Sean Penn, 2013

Joli film, sensible, qui montre que Ben Stiller a plus d’une corde à son arc et sait y faire ailleurs que dans une comédie où il endosse en général un ahuri complet ! Ici, il incarne un doux rêveur qui ne supporte la réalité qu’en y échappant de temps à autres, « des petites absences » comme le dit sa maman. Walter est iconographe au mythique magazine Life. Sa vie est rangée, c’est un garçon un peu terne, amoureux secrètement de l’une de ses collègues. Quand sonne l’heure du tout numérique et qu’il s’agit de réaliser la dernière édition papier du magazine, le photographe star recommande une photo, celle que révélera un négatif 25, introuvable. Alors, le rêveur Walter décide pour la première fois de se prendre en mains et part à la recherche du photographe et du négatif, en passant par le Groenland, l’Islande et l’Afghanistan ! Un voyage initiatique où le révélé ne sera pas forcément celui qu’on croyait !

???? « Les Sauvages », de Rebecca Zlotovski et Sabri Louatah, avec Roschdy Zem, Amira Casar, Marina Fois, Dali Benssalah, Souheila Yacoub, 6X52’, 2019, Canal +

Idder Chaouch, d’origine algérienne et candidat à la présidence de la République française, doit se battre davantage que d’autres, rejeté à la fois par une frange de l’électorat français et par une partie de la communauté algérienne, jugeant qu’il est « devenu trop français ». Il parvient pourtant à être élu Président. À la sortie de son QG le soir de l’élection, il est la cible d’un tireur qui n’est autre que le cousin de Fouad Nerrouche, fiancé de sa fille et directrice de campagne, Jasmine. Fouad, à qui tout souriait, ignorait ce qui se tramait mais son monde s’écroule brutalement lorsqu’il est rejeté par l’ensemble de l’entourage de Chaouch. Il décide alors d’enquêter, soutenu par Marion, responsable de la sécurité du président, écartée elle aussi. Il infiltre pour ce faire sa propre famille afin d’y voir plus clair : son frère, Nazir, purge une peine de prison pour apologie du terrorisme… Est-il le commanditaire ? Rien n’est moins sûr…

« Les Sauvages » est à la fois un thriller politique et une saga familiale ultra efficace, adapté de la quadrilogie de Sabri Louatah que je n’avais pas lue mais entendu le plus grand bien notamment lors des passages de l’auteur à La Grande Librairie, et portée par des acteurs impeccables dans leurs rôles, avec mentions spéciales pour Roschdy Zem et Amira Casar, extras ! On pense nécessairement à deux autre séries « Canal » que j’ai adorées : « Baron noir » et « Le Bureau des légendes ». Gros coup de

« C’est pour lui que je me suis présenté, il aurait dû être fier. Qu’est-ce qu’on n’a pas compris ? Il n’est jamais trop tard pour comprendre ».

???? « Une nuit en librairie|Monica Sabolo » : podcast littéraire du magazine ELLE. Olivia de Lamberterie accueille Monica Sabolo.

Alors que certains auteurs passent leur nuit dans des musées (je vous recommande vivement ces nuits magiques d’Enki Bilal ou encore de Léonor de Recondo publiées chez Stock), d’autres déambulent dans les allées de librairies, le temps d’un podcast littéraire du magazine Elle… Après Leila Slimani et Sophie Fontanel, Olivia de Lamberterie accueille…Monica Sabolo ! J’avais adoré son dernier livre, « Eden » (Gallimard) et eu l’immense plaisir d’animer une rencontre avec elle chez Payot à Genève. Toutes deux ont ainsi passé une nuit chez Lamartine, la superbe librairie du 16e arrondissement de Paris dirigée par Stanislas Rigot. L’occasion d’un très joli portrait à travers ses lectures, ses livres et ses auteurs fétiches…

Découvrir la raison de son goût pour certains animaux, son admiration pour le commandant Cousteau, ses amitiés littéraires et notamment celle de Delphine de Vigan sans laquelle elle n’aurait peut-être pas continué à écrire, ses livres d’enfants…

Et replonger avec délice dans son univers singulier, bâti livre après livre, avec la promesse d’un prochain où l’humour devrait être au rendez-vous ! Une très jolie écoute, empreinte d’une complicité évidente entre les deux femmes !

Monica Sabolo – Payot Genève – 18 octobre 2019