Quelques brèves de Julie

 

 

S26 – 29 juin au 5 juillet 2020

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???? « Night and day » de James Mangold, avec Cameron Diaz et Tom Cruise, 2010 ????????
Un petit film léger et divertissant qui m’a fait rire plusieurs fois, d’où sa présence ici ! Roy Miller, agent secret de la CIA en cavale, protège un très jeune et génial scientifique qui a inventé une mini-batterie à la puissance immense. Mais l’objet est hautement convoité par plusieurs équipes de malfaiteurs. Dans l’une de ses cavales, Miller « rencontre » dans un aéroport June Havens, une jeune femme ordinaire – si l’on peut qualifier Cameron Diaz de jeune femme ordinaire –, qui se retrouve aussitôt impliquée malgré elle dans une série d’aventures très violentes où Miller est constamment menacé, à la fois par les mafias et par la police qui le recherche activement… Si elle subit la situation, tout change lorsqu’elle décide de prendre les choses en mains ! Sous couvert de film d’action, ce film ressemble davantage en réalité à une comédie romantique. Sympathique !

???? « Hollywood » de Ryan Murphy avec David Corenswet, Darren Criss, Laura Harrier et Joe Mantello 7 X 50’ Netflix ????????
Nous sommes donc à Hollywood, années 50’. De jeunes artistes rêvent d’être les uns acteurs, les autres réalisateurs… Pas facile de s’imposer lorsque la concurrence est rude est que l’on est noir de peau, homosexuel, ou femme. Pour y parvenir, pas de solution miracle, le talent ne suffisant malheureusement pas : il faut identifier les bons interlocuteurs et ne pas hésiter à « donner de sa personne » ! Un groupe d’artistes se trouve ainsi réuni et associé au projet d’un film dont l’héroïne est une femme noire et pas pour un rôle de domestique. Pas facile de soutenir un tel projet mais c’est le pari un peu fou de l’époque d’une directrice « par interim » de studio. J’ai trouvé cette série extra, totalement dans l’actualité et c’est un coup de ❤️, avec une mention spéciale pour les actrices interprétant la directrice du studio, Patti Lu Pone, et l’une de ses collaboratrices, Holland Taylor.

???? « L’énigme de la chambre 622 » de Joël Dicker , Editions de Fallois , 2020 ????????
Quatre romans. C’est le nombre de livres qu’il aura été nécessaire à Joël Dicker d’écrire avant d’être en mesure de situer l’action de son nouvel opus dans son pays, la Suisse. Le déclencheur ? La disparition de celui qui l’a fait écrivain : son cher éditeur Bernard de Fallois et auquel il rend ici hommage en en faisant l’un de ses personnages. Comme souvent chez l’auteur helvète, la fiction flirte avec la réalité : Joël, écrivain genevois, décide de se reposer quelques jours dans un palace situé à Verbier à la suite du décès de son éditeur. Il réalise alors qu’un meurtre a été commis plusieurs années auparavant dans la chambre voisine de la sienne… Vacances envolées et le voilà plongé une quinzaine d’années auparavant, aidé d’une charmante voisine, bien décidé à élucider une affaire criminelle jamais résolue. L’hôtel de luxe était le lieu de fête annuelle de la plus grande banque privée genevoise à la tête de laquelle les Ebezner se succédaient de père en fils. Jusqu’à ce que les règles de succession changent et que l’amour s’en mêle… Page turner garanti ! C’est un livre léger, pas en volume bien sûr car ce petit pavé fait son poids, qui se lit très facilement et que j’ai eu plaisir à découvrir. La perspective d’interviewer son auteur n’y a sans doute pas été étrangère et dans le style, je l’ai trouvé bien fait.➡️  Chronique complète ici.

???? « Et toujours les Forêts » de Sandrine Collette , Éditions JC Lattès, 2020 ????????
Cela faisait longtemps que je voulais découvrir cet auteur dont je lis le plus grand bien. Ce livre a été fortement distingué cette année par le Grand Prix RTL/Lire, le Prix de la Closerie des Lilas, Prix du Livre France Bleue Page des libraires… Un bien joli palmarès pour un livre post-apocalyptique. Corentin est un jeune homme dont la mère célibataire l’a abandonné tout jeune enfant, après l’avoir balloté de foyer en foyer, à une arrière-grand-mère en pleine forêt. Une enfance difficile dont le jeune sort à 18 ans pour découvrir les études, la ville, l’amitié et les distractions. Mais cette accalmie est de courte durée dans un monde qui brûle littéralement, où la chaleur assèche tout, au point de faire tomber les feuilles des arbres un mois de juin. Alors que Corentin passe une soirée avec ses amis au fond d’une galerie souterraine, une sorte d’explosion terrible se passe, carbonisant tout sur son passage. Et lorsque Corentin, survivant, revoit le ciel quelques jours plus tard, le monde qui l’entoure n’est plus le même et le soleil n’apparaîtra d’ailleurs plus jamais à ses yeux. Commence un long périple pour lui, retourner auprès de celle qui l’a élevé, dans les forêts. Sa vie ne sera alors plus que survie.
Ce livre m’a fortement secouée, je n’avais jamais rien lu de tel. C’est sombre, noir, désespéré et quand on pense avoir atteint le fond, il y a toujours pire… Je reconnais à l’auteur un style superbe, profond, une grande maîtrise plongeant le lecteur dans un univers très particulier, mais beaucoup beaucoup trop noir pour moi. Si l’écriture m’a séduite, l’histoire m’a totalement plombée et ce n’est pas ce que je recherche en littérature.

???? « Je ne veux pas être jolie » de Fabienne Périneau, Éditions Plon, 2020 ????????
Ici aussi, une histoire sombre, mais où l’espoir est bien présent et que j’ai adoré !

« Dans ma famille, on reste toujours au bord. Au bord des vagues ». Qui viennent et repartent, à l’image de la trajectoire de Giorgia. Elle a huit ans et passe le mois de juillet chez son oncle et sa tante. Sa mère, quittée par son mari et totalement désemparée, leur a en effet confié la petite, les yeux fermés. Pourtant, c’est au cours de cet été que la vie de Giorgia bascule totalement et irrémédiablement. Son enfance envolée, son innocence balayée, elle avance alors dans la vie, tant bien que mal, cherchant désespérément l’amour d’une mère qui lui échappe, tentant en vain d’être réconfortée par son entourage qui refuse de voir et d’entendre. Giorgia se console auprès des arbres, apprend à les connaître, les soigner, se marie, a deux enfants qu’elle adore, divorce, tombe à nouveau amoureuse.

Mais c’est une véritable lame de fond qui menace de l’engloutir lorsque trente après ce sombre été, sa mère décède sans que jamais elle ne soit parvenue à évoquer avec elle ni cette agression, ni les causes pouvant expliquer la disparition de son grand-père. Ce retour à l’Hôtel du bord des vagues la renvoie alors brutalement au souvenir précis du traumatisme vécu, menaçant de l’emporter et la faire sombrer définitivement ➡️  Chronique complète ici. 


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