Quelques brèves de Fabienne
S9 – 26 février au 3 mars 2024
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
« Monster » de Hirokazu Kore-eda avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa…
Lorsque le comportement de son fils Minato change, Saori tient son professeur Michitoshi pour responsable. Elle fait irruption dans l’école et exige une explication immédiate. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule, la vérité émerge peu à peu.
Avec beaucoup, beaucoup de délicatesse, le réalisateur filme ses deux jeunes amoureux. Petit à petit, les fils de l’intrigue se dénouent, dévoilant les malentendus. La fin est sublime et le réalisateur porte bien son surnom de « grand maître des chroniques familiales et des peintures de milieu ». C’est un énorme coup de et une entrée directe dans mon TOP 10
📺« The clearing » de Matt Cameron, Elise McCredie avec Teresa Palmer, Guy Pearce, Erroll Shand… 8 X 50’
Une femme doit affronter les démons de son passé dans une secte afin d’empêcher l’enlèvement et la coercition d’enfants à l’avenir.
Adaptation d’un livre quasi éponyme signé J.P. Pomare, la mini-série australienne « The Clearing » s’appuie sur un fait divers en son temps retentissant : les exactions odieuses d’une secte nommée Kindred, à l’origine de l’enlèvement de près d’une trentaine d’enfants en Australie entre 1968 et 1975. Ici les protagonistes de l’époque, une gourou eugéniste, un ancien flic, une mère « abîmée » par son enfance ou encore un ex compagnon cheminent côte à côte faisant resurgir les traumas du passé. C’est une belle surprise ! J’ai lu une critique disant « têtes blondes s’abstenir », nous ne sommes effectivement pas loin du « village des damnés ». À voir !
📚 « Rivages lointains » d’Anaïs Flogny
1938, Chicago. Jules, un jeune immigré italien de 17 ans, vit de petits boulots jusqu’au jour où Adam Czar, un ponte de la mafia locale, séduit par son culot, lui propose de travailler pour le milieu en récupérant le pizzo payé par les commerçants en échange de leur protection. Attiré par l’argent facile et les beaux costumes, Jules accepte et s’intègre vite grâce à son bagout. Parallèlement, les deux hommes entretiennent dans le plus grand secret une relation amoureuse, situation particulièrement mal vue dans le milieu. Jules prend alors de plus en plus d’assurance, jusqu’au moment où une guerre entre familles les pousse à rejoindre New York. Grâce à ses origines italiennes, il intègre une des familles qui détient le pouvoir à la Grosse Pomme, pendant qu’Adam, d’origine polonaise, doit se contenter d’être un simple associé… Jules prête serment et devient alors un homme influent à son tour, attisant les tensions entre les deux hommes. Il croise sur sa route Eufrasio, un mafieux impulsif qui l’entraîne dans un jeu devenu incontrôlable et dangereux, surtout lorsque les Fédéraux commencent à s’intéresser de près à leurs affaires…
C’est une vraie réussite tant au niveau du scénario que du dessin.
Coup de
Re-revoir…
« Vol au-dessus d’un nid de coucou » de Milos Forman avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, William Redfield… Interdit aux moins de 12 ans 1976
Adapté du best-seller éponyme de Ken Kesey, Vol au-dessus d’un nid de coucou décrit, avec une précision quasiment documentaire, les traitements infligés aux patients dans les années 1960 : médicaments surdosés, douches glacées, électrochocs ou encore lobotomie. Mais ce pamphlet contre le fonctionnement des hôpitaux psychiatriques questionne aussi le sens de la révolte : pourquoi doit-on résister ? Jusqu’où peut-on s’opposer ? Où se situe la frontière entre l’héroïsme et la folie ? D’un côté, convaincue de faire le bien, miss Ratched applique les règles aveuglément et infantilise ses patients. De l’autre, McMurphy se bat pour leur rendre leur dignité quitte à défier les lois d’un système répressif et inhumain.
-> Louise Fletcher et Jack Nicholson, tous deux oscarisés pour leur performance exceptionnelle, personnifient la confrontation entre l’individu et l’institution, placée au cœur d’une œuvre intense dont on ne sort pas indemne. Magistralement mis en scène par Milos Forman, un grand film, qui a marqué toute une génération.
Et jeter un œil…
« Goliarda Sapienza -désir et rébellion : l’art de la joie » de Coralie Martin
En 1976, la Sicilienne Goliarda Sapienza achève un roman de près de 800 pages, L’Art de la joie qui ne sera pas publié de son vivant. Sorti en France en 2005 aux éditions Le Tripode, ce roman “anarchiste” devient en quelques semaines un phénomène littéraire. Un hommage à une artiste qui a transcendé ses fêlures à travers son double de fiction.
-> LISEZ Goliarda !!!