Quelques brèves de Fabienne

 

 

S9 – 27 février au 5 mars 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Aftersun » de de Charlotte Wells avec Paul Mescal, Frankie Corio, Celia Rowlson-Hall… ????????????????????????????????????

Sophie et son père trentenaire, Calum, partent en vacances dans une station balnéaire turque où ils nagent, jouent au billard, bronzent et se prélassent. Alors qu’un nouveau monde s’ouvre à la jeune adolescente, Calum lutte contre la lourdeur de la vie hors du regard de Sophie. Vingt ans plus tard, les tendres souvenirs de Sophie de ces vacances forment un portrait puissant et déchirant de leur relation, alors qu’elle tente comprendre le côté sombre de son père aimant.
Petit film au cœur gros comme ça ????????!
Aftersun, c’est quelques jours d’été en Turquie que partagent un père (si jeune qu’on le prend pour le grand frère) et sa fille (qui quitte l’enfance pour expérimenter ses premières fois). C’est l’histoire de la trace que laissent les souvenirs, ceux de Sophie et Calum, mais qui deviennent aussi un peu les nôtres. Le présent qui se joue fabrique un souvenir de demain et pour moi, c’est le message de la réalisatrice ! Cette dernière a une vraie vision et un sens précis de la narration. Sa caméra bouge beaucoup, propose des plans qu’on ne comprend pas forcément sur le coup mais constituent, au fil du déroulement, autant de pièces de puzzle que l’on (re) construit en fonction de son propre vécu. Ce film est un long flash-back sur un été fondateur et différent. Une ado, très ado. Un homme qui semble ne tenir debout que pour l’amour de sa fille qu’il voit peu, un homme qui dit encore « je t’aime » à la femme dont il est séparé, un homme au bord du gouffre qui tente de donner le change… si Sophie ne le voit pas, l’œil de son caméscope enregistre tous les détails auxquels, dix ans après, devenue mère, elle se confronte.
C’est mélancolique et tout en nuances. Les acteurs sont incroyables (Mescal est sur une pente ascendante depuis « Normal People ») et l’interprète de Sophie est à suivre car très prometteuse. Coup de ♥️
 

???? « Planète Cunk », de Diane Morgan et Charlie Brooker avec Diane Morgan et une quantité d’éminents spécialistes britanniques 5 X 30’ Netflix ????????

La nature? Rasoir. Les premières peintures dans les grottes? Rasoir. La naissance de l’écriture? Rasoir. Pareil pour la tragédie grecque, le Moyen Âge ou l’invention de l’avion. C’est l’avis tranché de Philomena Cunk.
Ce personnage entreprend de lever le voile sur le mystère de la civilisation pour découvrir les plus grandes réalisations de l’humanité. Sur cinq épisodes chronologiques, elle interviewe des grands universitaires et experts. Simplement, elle le fait de façon totalement « idiote » et absurde.
«Planète Cunk» («Cunk on Earth») est une fausse série documentaire produite par la société des créateurs de «Black Mirror» et menée par l’actrice et humoriste Diane Morgan, notamment vue dans «After Life» (Kath, la responsable du marketing). Elle reprend son personnage qui l’a fait connaître dans l’émission «Cunk on Britain» sur BBC2.
Évidemment, on pense tout de suite aux ITW de Raphaël Mezrahi et on prend pitié des spécialistes interviewés tombés dans les filets de la fausse journaliste Philomena Cunk.
Inutile de (re)dire combien Diane Morgan est brillante et combien il est drôle de revisiter les 5 grandes périodes historiques à ses côtés !
Elle ose absolument tout (sans ciller) et cela donne un « mockumentaire » tordant ! Coup de ♥️
 

???? « Chronique d’une liaison passagère » d’Emmanuel Mouret avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne et Georgia Scalliet… ????????

Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité…
Les 10 premières minutes sont assez déconcertantes car le phrasé des acteurs est très ampoulé, très surjoué aussi (un peu comme au théâtre) et puis, le charme Macaigne opère. Les rôles s’inversent (dans ce que nous avons l’habitude de voir ou de lire) : elle veut beaucoup de légèreté et s’amuser, lui s’inquiète de la rapidité avec laquelle elle mène la danse et va, très vite, commencer à s’attacher.
Les jours s’enchaînent, installant petit à petit la liaison qui n’a bientôt plus grand chose de passagère…

???? « Annie Lennox : de Eurythmics à l’engagement itinéraire d’une icône pop » de Lucie Caries, Arte ????????

En 1983, le monde écoute en boucle « Sweet Dreams (Are Made of this)« . Ce tube au charme puissant, doté d’un clip délirant qui a l’heur de coïncider avec les débuts de MTV, fusionne les synthés novateurs de Dave Stewart et la voix troublante d’Annie Lennox. L’audace de cette Ecossaise aux yeux clairs et aux cheveux orange sidère. Douée pour la musique, cette jeune femme androgyne et féministe dynamite les genres. Issue de la working class d’Aberdeen, la chanteuse, qui s’est toujours sentie en marge, a préféré dès ses débuts revendiquer sa différence. Le duo se sépare en 1990. Annie Lennox trouve alors un nouvel équilibre en chantant en solo et en s’engageant pour les causes humanitaires.
Je suis toujours étonnée des réalisations de la case documentaires « pop » d’Arte que je trouve, certes très bien, mais extrêmement formatée. La plupart d’entre eux s’appuie sur un travail d’archives rigoureux et documenté mais pas très « pop » pour le coup ! Le portrait de Lennox ne déroge pas à la règle mais Annie sauve l’ensemble. Sa voix évidemment. Ses looks. Ses engagements. Un des, si ce n’est le plus grand, groupes des années 80 !

???? « Pobby et Dingan », de Ben Rice ????????

Pobby et Dingan vivent à Lightning Ridge, dans l’outback australien – la ville des mines d’opale. Ce sont les amis de Kellyanne Williamson, la fille d’un mineur. Le problème, c’est qu’ils n’existent que pour elle. Même son frère, Ashmol, ne les voit pas et ne croit pas à leur existence. Mais le jour où ils disparaissent pour de bon, Ashmol cesse de traiter sa soeur de  » foldingue  » et fera tout pour les retrouver, y compris organiser une battue à l’échelle de la ville entière. Car sa soeur est inconsolable et se laisse doucement mourir de chagrin. Mais il ne les retrouvera que si lui-même, un tant soit peu, commence à croire à leur existence?�Je ne sais plus comment je me suis retrouvée à acheter ce livre, par quel biais j’y suis arrivée… C’est une histoire qui, comme ça, n’a l’air de rien mais à laquelle vous repensez souvent. C’est très triste mais c’est beau. Coup de ♥️

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