Quelques brèves de Fabienne
S8 – 20 février au 26 février 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « L’immensità » d’Emanuele Crialese avec Penélope Cruz, Vincenzo Amato, Luana Giuliani…
Rome dans les années 1970. Dans la vague des changements sociaux et culturels, Clara et Felice Borghetti ne s’aiment plus mais sont incapables de se quitter. Désemparée, Clara trouve refuge dans la relation complice qu’elle entretient avec ses trois enfants, en particulier avec l’aînée née dans un corps qui ne lui correspond pas.
Faisant fi des jugements, Clara va insuffler de la fantaisie et leur transmettre le goût de la liberté, au détriment de l’équilibre familial…
J’ai trouvé que ce film n’était pas aussi abouti que « Respiro » (il y a 20 ans déjà). Certes, le réalisateur tourne toujours autour de ses thèmes de prédilection, la maternité, la libération de la femme du joug marital, la relation mère / enfants mais il m’a ici, clairement manqué quelque chose. Je n’ai pas été embarquée et suis restée à la périphérie de l’histoire sans jamais m’attacher réellement ou m’identifier aux personnages. Et pourtant, j’ai été cette fille qu’on prenait pour un garçon au grand damn de ma mamie. Je pense que Crialese a hésité entre deux films, deux histoires, deux héroïnes. Au final, il ne choisit pas et propose de mettre la mère, en pleine tourmente matrimoniale, et son aînée, en pleine recherche de son « identité sexuelle », sur le même plan. Fatalement, la psychologie de ces personnages devient moins fouillée. Enfin, pour moi, Adri n’a pas un problème de genre. Elle se rend compte « simplement » que si on aime les filles, il est plus facile (quand on est enfant et qu’on n’a pas de modèle lesbien) de s’identifier comme garçon… et que l’homosexualité dans les années 70, en Italie (car bien entendu en Italie, il n’y a ni lesbienne, ni gay) et dans une famille comme celle dans laquelle elle grandit, ça va être compliqué de l’assumer !
Penelope est très belle (moins cependant que lorsqu’elle est filmée par Almodovar), digne héritière d’une Lollobrigida (pour une espagnole c’est pas mal), switchant dans les deux langues avec aisance et grâce, promenant son corps impeccable dans chacun des plans. Les trois enfants sont très convaincants et touchants. J’aurais aimé un coup de cœur, ce n’est pas le cas…
???? « This England – les années Boris Johnson de Michael Winterbottom », de Diane Morgan et Charlie Brooker avec Diane Morgan et une quantité d’éminents spécialistes britanniques 5 X 30’ Netflix
This England – les années Boris Johnson de Michael Winterbottom avec Kenneth Branagh, Ophelia Lovibond, Simon Paisley Day… 6 X 52’
Fin mars 2020, le Premier Ministre britannique Boris Johnson est hospitalisé en urgence. Atteint de la COVID-19, le leader du Royaume-Uni passe plusieurs jours en soins intensifs. La série retrace les actions de Boris Johnson et de son gouvernement face à la première vague de la pandémie mondiale.
Une série qui dégomme Boris Johnson, j’adhère !
Une série qui dissèque férocement la gestion « merdique » de la crise sanitaire par les « élites », je me réjouis.
Une série qui métamorphose Kenneth Branagh (à l’instar de Sean Penn dans Gaslit – j’en ai parlé en 2021), je fonce.
Et c’est parti pour 6 épisodes !
Bienvenue dans la folie du monde (où la narration officielle a longtemps été : une chauve souris a déféqué sur un pangolin qui lui même a infecté le patient 0 à Wuhan. Rien à voir avec un virus de labo…) et vive les formidables « WOUAXXXIN » qui protègent si bien sans effets secondaires (et sans avoir mis au chômage des centaines de milliers de soignants… alors que l’hôpital se meurt. Ici je parle de la France, mais je m’égare !!!). La série décortique quasi heure par heure dans les moments les plus forts, la façon dont informations ont été traitées et la stratégie délirante mise en place par le gouvernement et ce, en plein Brexit, ce qui ajoute une « jolie » sous-couche historique. Même si la série reste quand même assez complaisante (pour des anglais) avec BoJo, il prend cher vu de l’autre côté de la Manche. A quand la même chose sur les « maltraitants » français ? Ah j’oubliais, en France, c’est compliqué de dire, voire de penser différemment que la doxa !! Spece de complotissss Et puis, de toute façon, il y a pire, non ?
Regardez toujours derrière ce qu’on vous montre. Et suivez l’argent !!!
« The menu » de Mark Mylod avec Ralph Fiennes, Anya Taylor-Joy, Nicholas Hoult…
Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales…
Selon moi, à trop vouloir caricaturer (à raison cependant, ce monde hyper codé de la haute gastronomie), la réalisation prend le bouillon malgré un casting 5 étoiles. Mêlant plusieurs genres, comme autant de plats servis, on ne sait plus très bien ce qu’on mange et cela finit par en être un peu écœurant. C’est ce que je retiens quelques semaines après avoir vu le film, une digestion un peu lourde.
???? « Ces gens qui frappent à la porte », de Patricia Highsmith
La vie dans les petites villes américaines où rien ne vient rompre la confortable monotonie de la société matérialiste a beau ne pas être stimulante, Arthur Alderman s’en accommode, avec l’enthousiasme de ses dix-sept ans. L’université lui ouvre ses portes et son amour pour Maggie est partagé. Pourtant, très vite, ses rêves d’avenir vont se transformer en cauchemar. Non pas parce que Maggie tombe enceinte. Ni parce qu’elle avorte, calmement, sans dramatiser. Mais parce que le père d’Arthur, Richard Alderman, a rejoint les Chrétiens régénérés, une secte qui applique, sous le couvert du sauvetage des âmes, la loi de fer des vertus les plus conservatrices. Pour lui, l’avortement est un crime. Dès lors, étendant son ombre terrible sur toute sa famille, Richard Alderman va déclencher le mécanisme effrayant d’une justice devenue folle. Parce qu’une vie à naître n’a pas été menée à son terme, d’autres existences vont être saccagées, dans le triomphe de l’hypocrisie et au cours de l’un des retours de bâton du destin d’une cruauté que seule Patricia Highsmith pouvait imaginer. Et l’un des acteurs les plus énigmatiques du drame est sans doute le jeune frère d’Arthur, Robbie, un meurtrier de quinze ans.
J’ai aimé ce roman mais je n’ai pas été emportée comme je le suis, la plupart du temps, avec les textes de Patricia Highsmith. Je trouve qu’elle s’est un peu embourbée, comme si elle s’était retenue d’aller au bout de la dénonciation sur ces « fous de Dieu », les « régénérés » (dégénérés plutôt) comme l’a très bien fait Oates dans « Un livre des martyrs américains ». J’ai regardé plusieurs fois la date de parution parce que qu’est ce que ça picole et fume !! La traduction lue est aussi bourré de coquilles ce qui ne fait pas monter la note. Bref, déception pour moi.