Quelques brèves de Fabienne

 

 

S7 – 13 février au 19 février 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « The Banshees of Inisherin » de Martin McDonagh avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Kerry Condon… ????????????????

Sur Inisherin – une île isolée au large de la côte ouest de l’Irlande – deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié. Abasourdi, Padraic n’accepte pas la situation et tente par tous les moyens de recoller les morceaux, avec le soutien de sa sœur Siobhan et de Dominic, un jeune insulaire un peu dérangé. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que renforcer la détermination de son ancien ami et lorsque Colm finit par poser un ultimatum désespéré, les événements s’enveniment et vont avoir de terribles conséquences.
Ce film s’inscrit dans la grande tradition des contes de Grimm et Perrault. Si on accepte ce postulat alors le long métrage prend toute sa dimension, sans cela, on reste, je crois, extérieur(e)(s) au propos.
Certains, dans les avis que j’ai pu lire, ont sous-titré avec humour : Dumb et Dublin ! J’ai souri. Voici donc :
Nous sommes en 1923.
Les protagonistes sont comme des enfants dans une cour de récré. Les personnages secondaires qui vivent à leurs côtés restent globalement et étrangement très en retrait du drame qui se joue, la sœur protectrice s’en va affronter le grand monde, le benêt du village professe les paroles les plus sensées, une vieille « sorcière » rôde, la mort d’un âne nain domestiqué va mettre le feu aux poudres…
Les acteurs sont exceptionnels, Colin Farrell est magnifique dans ce rôle de garçon doux, décalé, gentil, souffrant d’une situation qui le dépasse, cherchant mais ne comprenant pas (je l’adore quand il joue sur ce registre à l’instar du très beau « La maison du bout du monde »), les paysages irlandais sont somptueux, la photographie parfaite… mais je ne sais pas si j’ai vu un « navet » (j’exagère exprès) ou un chef d’œuvre… sans doute le 2e car 3 semaines après avoir vu le film, j’y pense encore !
Pour info, Farrell a reçu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation à la Mostra de Venise et le Golden Globe 2023 dans la catégorie meilleur acteur dans un film ou une comédie musicale.

???? « Profession : Reporter », de Michael Lucas avec Anna Torv, Sam Reid, Robert Taylor (II) … 6 X50’ Arte ????????

En 1986, à Melbourne, un reporter débutant et une présentatrice en quête de reconnaissance s’allient pour trouver leur place dans un monde en mutation.
Petite série qui, au premier abord, ne paye pas de mine (pas beaucoup de moyens contrairement à « Newsroom » ou « The Morning show » si on reste dans la thématique) mais l’idée est intelligente (et déclinable à l’infini), celle de prendre une année calendaire et de développer les grandes infos nationales et internationales !!
L’ambiance des JT (pour ceux qui connaissent l’envers) est très bien retranscrite avec des planches savonnées, des vieux qui s’accrochent à leurs jobs comme des moules à leurs rochers, des gens qu’on éjecte dès que la direction l’ordonne… et puis, miracle ! Des personnages fouillés, dont Dale qui offre une toute autre dimension à la série. Et puis le plaisir non boudé de revoir Anna Torv. Coup de ♥️ Une S2 sera diffusée courant 2023 sur ABC.
Hâte !

???? « Les enfants des autres » de Rebecca Zlotowski avec Virginie Efira, Roschdy Zem, Chiara Mastroianni… ????????

Rachel a 40 ans, pas d’enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la soigne, et l’aime comme la sienne. Mais aimer les enfants des autres, c’est un risque à prendre…
Au-delà des qualités indéniables de ce film porté par une Virginie Efira au sommet de son art, le propos est tout en nuances et les 20 dernières minutes sont bouleversantes. C’est un énorme coup de ♥️ pour ce long métrage que je n’étais pas allée voir au cinéma.

???? « Rafael, derniers jours », de Grégory McDonald ????????

Rafael ne sait pas écrire son nom. Il a une vingtaine d’années, se noie dans l’alcool, n’a pas de travail, pas d’avenir. Il survit à Morgantown, un bidonville situé quelque part dans le sud-ouest des États-Unis, avec sa femme Rita et ses trois enfants. Ce livre raconte les trois derniers jours de Rafael. Tout commence par un entretien d’embauche d’un genre particulier : Rafael est engagé par un producteur de Snuff Movies, qui lui offre 25 000 dollars en échange de sa vie. Pour s’assurer que Rafael a bien compris de quoi il s’agit, il va lui décrire la manière dont il sera méthodiquement torturé et mis à mort devant la caméra. Rafael a bien compris, il accepte le marché. Il se montre dur en affaires, fait monter les enchères à 30 000 dollars et fait signer au producteur ce qu’il croit être un contrat en bonne et due forme.
Tant qu’il existera des riches pour exploiter la misère, ce genre d’histoires pourra se répéter !
Rafael est désespéré, naïf et « brave ». Il est le candidat idéal et à mourir, pour 250 dollars, croyant sauver sa femme et ses trois enfants grâce à un contrat signé sur une feuille de papier.
En prenant ce roman qui dormait dans ma bibliothèque depuis tout ce temps, et en en commençant la lecture, j’ai immédiatement fait le lien avec un film de 1997 qui m’avait profondément marquée. En effet, sous le titre de « The Brave », Johnny Depp avait adapté, réalisé et interprété le rôle de Rafael, ce jeune amérindien qui ne voit pas d’autres issues que de vendre sa vie à un producteur (Marlon Brando à l’écran) de snuff movies. J’ai beaucoup aimé. Coup de ♥️
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