Quelques brèves de Fabienne
S50 – 11 au 17 décembre 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « Rapito » de Marco Bellocchio avec Enea Sala, Leonardo Maltese, Paolo Pierobon…
En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l’enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant…
Ce film, inspiré d’une histoire vraie, résonne de manière très actuelle car il parle d’endoctrinement, de rapts d’enfants, le tout au nom de la religion (catholique cette fois).
Les images sont léchées, la BO parfaite, les acteurs très bien dirigés. Bologne puis Rome reconstituées sont magnifiques. On notera juste au passage que les Rothschild étaient déjà de la partie (ils « règnent » et tirent les ficelles depuis 1760)… ceux qui gouvernent sont des pantins, pour les vrais dirigeants, follow the money !! À voir, absolument.
???????? « Nyad » d’Elizabeth Chai Vasarhelyi, Jimmy Chin (III) avec Annette Bening, Jodie Foster, Rhys Ifans… Netflix
La nageuse américaine de 64 ans, Diana Nyad, aidée par sa meilleure amie et un équipage de 35 supporters dévoués, défie les probabilités pour devenir la première personne à accomplir le voyage de 161 km de Cuba à la Floride, à travers des méduses venimeuses et des eaux infestées de requins.
Adaptée d’une histoire vraie, ce film est une ode à l’amitié inconditionnelle et une leçon de courage et de ténacité. Bien sûr, il y a des blessures à réparer, bien sûr c’est avant tout contre elle-même que la nageuse se bat, bien sûr. Mais c’est beau. Bien filmé. Les plans sont réussis et nous « souffrons » avec la nageuse. Enfin, la BO est dingue et le duo Foster / Bening fonctionne très très bien. À voir !
???? « The Bear » de Christopher Storer avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri… 8 X 60’ S2, FX
Carmy Berzatto, Sydney Adamu et Richie Jerimovich décident de rénover leur sandwicherie. Pendant les travaux, chacun poursuit son évolution personnelle, s’efforce d’assumer ses erreurs passées et de se fixer des objectifs. Bien sûr, la seule chose plus compliquée que la gestion d’un restaurant, c’est d’en ouvrir un, et l’équipe doit jongler avec la valse abrutissante des permis de construire et des entrepreneurs, en faisant preuve d’autant de finesse et d’inventivité qu’elle met d’habitude à la préparation des menus. Cette transition les oblige également à réfléchir davantage à la notion d’accueil. Pendant que toute l’équipe tente de trouver ses marques dans cette reconfiguration, et de se dépasser, techniquement et humainement, chacun redécouvre le sens du mot service, que ce soit à celui des convives ou les uns envers les autres.
WHAOU !!! La S1 était une « petite série » rafraîchissante, la S2 est une pépite succulente ! Un chef d’œuvre d’écriture emmenée par un casting exceptionnel. Mention spéciale aux épisodes 6 (Jamie Lee Curtis en mère borderline), 7 (Olivia Colman) et le dernier !! Merveille des merveilles et pour info, j’ai reproduit l’omelette et elle est… délicieuse !! Vivement la S3. Coup de absolu !
???? « Toutouyoutou » de Maxime Donzel, Géraldine de Margerie, David Coujard avec Claire Dumas, Alexia Barlier, Sophie Cattani … 10 X 26’ OCS / Auvio
Karine, mère de famille discrète, voit sa vie bouleversée par l’arrivée de Jane, sa nouvelle voisine tout droit débarquée des USA. Avec elle, un vent de modernité souffle sur la ville de Blagnac et dans son gymnase, où Karine va découvrir l’aérobic.
Mille fois mieux que la série américaine « Physical », «Toutouyoutou» tient sur son casting et une écriture au cordeau. Alors oui, on sait rapidement que la belle américaine n’est pas qu’un corps bien gaulé et qu’elle est n’est pas là pour importer, à Toulouse, l’aérobic de LA. C’est drôle et franchement, hâte de voir la S2.
???? « Allen V. Farrow » de Kirby Dick, Amy Ziering, Amy Herdy avec Mia Farrow, Dylan Farrow, Ronan Farrow 4 X 60’ HBO
En rassemblant des films familiaux, des documents judiciaires, des preuves de la police et des cassettes audio jamais entendues,la série documentaire retrace les allégations d’abus sexuels à l’encontre du réalisateur Woody Allen par sa fille Dylan puis le procès pour la garde des enfants qui a suivi, le mariage d’Allen avec la fille adoptive de Mia Farrow, Soon-Yi, et les conséquences du traumatisme subi par la famille dans les années qui ont suivi.
Le point de vue penche entièrement du côté de la version de Dylan, de sa mère et de sa fratrie (dans sa grande majorité). Ce qui est terrible, quand on a aimé incontestablement comme moi le cinéma d’Allen (plus depuis « Wonder Wheel » le dernier que j’ai vu au cinéma), c’est qu’on se dit qu’on n’a pas su voir tous les signaux qu’il envoyait !! Parce que tout est là, sur pellicule. Sa filmographie entière est à revoir sous cet angle biographique ! Manipulateur ? Pervers ? Violeur ? Génie ? Oui tout ça à la fois. En attendant, reste cette jeune femme perdue et brisée… et ça, c’est intolérable !
???? « Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps » de Rémi Lainé, Pascale Robert 3 X 52’ Arte
En trois actes poignants, aussi rigoureux qu’un grand procès d’assises, Rémi Lainé et Pascale Robert-Diard livrent la vérité humaine de l’affaire Le Roux-Agnelet, au fil d’un vertigineux feuilleton judiciaire de près de quarante ans.
Quiconque a des attaches à Nice (j’en suis) connaît au moins une partie de cette histoire. En trois volets, les réalisateurs proposent une immersion totale dans cette affaire. Quand une pauvre jeune fille, héritière, fragile et richissime tombe amoureuse d’un mafieux roublard et revanchard… Un fait divers terrible pour celles et ceux qui n’ont eu de cesse de chercher la vérité. Une disparition est, selon moi, pire que la mort parce que quelque part dans le cerveau, subsiste cette part illusoire d’espoir.
???? « Je suis leur silence » de Jordi Lafebre
Barcelone, de nos jours. Eva Rojas, une jeune et brillante psychiatre, rechigne à répondre aux questions du Dr Llull. Pourtant, elle n’a d’autre choix que de collaborer pour espérer récupérer sa licence et exercer à nouveau son métier. Il y a quelques jours, Eva a été appelée en renfort par l’une de ses patientes, Pénélope, pour l’accompagner, en tant que personne de confiance, durant la lecture du testament de sa grand-mère. Si cette dernière est toujours vivante, cette réunion familiale n’en demeurera pas moins éprouvante. À son arrivée à Can Monturós, l’excentrique psy perçoit rapidement les lourds secrets qui pèsent sur le domaine viticole. Et pour cause : percer les gens à jour, c’est son fonds de commerce. Les Monturós, qui ont fait fortune grâce à leurs vignes pendant la période franquiste, semblent dissimuler quelques secrets inavouables… Alors qu’elle séjourne au domaine, un membre de la famille est assassiné. Et les regards inquisiteurs ont tôt fait de se tourner vers Eva, qui mènera l’enquête pour tenter de prouver son innocence.
J’avais tout aimé dans « Malgré tout », le premier roman graphique en « total solo » de Jordi. J’ai moins été emballée par le scénario de celui-ci (il charge beaucoup la mule comme si une femme devait être une multitude de névroses pour mériter qu’un titre lui soit consacré et d’être l’héroïne entière d’un livre) mais j’ai adoré le look d’Eva et son graphisme solaire. Viva !