Quelques brèves de Fabienne

 

 

S5 – 30 janvier au 5 février 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Babylon » de Damien Chazelle avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva… ????????

Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, BABYLON retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
Fan absolue de l’histoire concernant les débuts d’Hollywood, il était donc évident que j’aille voir ce film.
Une réalisation virtuose. Hollywood dans toute sa monstruosité ! Et quel(s) talent(s) pour l’écrire, la dépeindre et l’interpréter !
Hollywood s’est construit sur rien alors forcément le néant et la noirceur ne sont jamais loin des paillettes du star système. Les démons et les fantômes hantent à jamais la cité des anges. L’Histoire (avec un grand H) du cinéma, du muet au parlant, des sets de tournage aux orgies, des nettoyeurs aux producteurs, des starlettes aux échotières. Les années 20, sont celles qui ont tout inventé. Silence sur le plateau. Moteur. Action ! Coup de ♥️… Naturellement !
La scène de l’orgie au début du film a, pour moi, la même intensité que celle du solo de batterie dans « Whiplash » qui finit en sang.

???? « The Bear », de Christopher Storer avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri… 8 X 26’ FX ???????? 2 saisons (pas vu la 2e)

Carmen « Carmy » Berzatto, un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre la direction du l’établissement familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.
Une série étrange à la fois insupportable et attachante portée par Jeremy Allen White qui a la rage et la tendresse d’un Sean Penn ou encore d’un Nicolas Cage à leurs débuts. Une série effervescente. Nerveuse. Attachante. Brouillonne parfois. Bruyante toujours. Mention spéciale au dernier épisode et au plan face caméra, de 5 min de Carmy. Globalement une jolie découverte ♥️

???? « Une vie comme une autre » de Faustine Cros ????????

« Mon père a immortalisé, dans des films de famille, les plus beaux moments de sa vie, tandis que les difficultés de ma mère frappaient l’angle mort de ses images. Aujourd’hui, je revisite ces films pour raconter une autre histoire : celle d’une femme qui voit son rôle de mère lui enlever peu à peu sa liberté. »
Ce film m’a profondément touchée. Il questionne sur la place de la femme, une fois devenue mère, dans la famille. Il parle de dépression, du fait de n’avoir plus envie, de tentative de suicide, d’amour malgré tout. Ici la caméra est le 5e membre de cette famille composée d’un père vidéaste, d’une mère (maquilleuse pro qui a arrêté sa carrière pour s’occuper de deux enfants), du fils (qu’on ne fait qu’apercevoir) et de la fille (la réalisatrice) qui reprend, derrière sa propre caméra, un dialogue interrompu avec celle qui lui a donné naissance. Ce n’est pas sans rappeler, dans la construction, « Super 8 » d’Annie Ernaux. La relève est assurée avec Faustine Cros. Retenez son nom. Coup de ♥️

???? « Les derniers jours de Smokey Nelson », de Smokey Nelson de Catherine Mavrikakis ????????

Au pénitencier de Charlestown, aux États-Unis, Smokey Nelson va être exécuté. Trois personnes se souviennent de ce criminel qui, au moment de son quadruple meurtre, a croisé leur chemin et bouleversé définitivement leur vie.
1989, un couple et ses enfants sont massacrés dans un motel d’Atlanta. 2008, dans le couloir de la mort, Smokey Nelson, le criminel, va être exécuté. Des déclassés du rêve américain, bouleversés, anéantis par son geste vont faire entendre leurs voix. Sydney Blanchard, noir américain, accusé à tort des meurtres. Pearl Watanabe, femme de chambre, témoin des crimes. Ray Ryan, père d’une des victimes à qui Dieu a promis vengeance.
4 portraits sont offerts aux lecteurs. 4 vies brisées / anéanties à jamais par un acte révoltant et gratuit. Et plus encore, par ricochets, de destins bouleversés. La romancière parvient brillamment à donner une voix, un ton, un style à chacun des trois témoins :
1/ celui, accusé à tort (parce « qu’un noir ressemble à n’importe quel autre » et que dans le Sud quand on en tient un, c’est toujours ça de pris) qui dialogue avec sa chienne à bord de sa voiture qui le ramène en Louisiane auprès de ses parents.
2/ la femme du motel qui a découvert le quadruple meurtre et qui, en exil à Hawaï, revient passer quelques mois chez sa fille.
3/ le père prêcheur de la mère de famille assassinée qui dialogue avec Dieu.
Les mots de la fin sont laissés au tueur.
C’est dérangeant. Troublant. Puissant. À lire ! ♥️
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