Quelques brèves de Fabienne
S45 – 6 au 12 novembre 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « The old Oak » de Veerle Baetens avec Charlotte De Bruyne, Sebastien Dewaele, Naomi Velissariou…
The old Oak de Ken Loach avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson…
TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.
Loach continue, « tel un vieux chêne », à dénoncer et à s’approprier les sujets sociétaux « brûlants ». Malheureusement, le cinéaste (87 ans) vieillit et renchérit dans le misérabilisme. Si j’avais aimé « Sorry we missed you » je crois que je suis passée à côté de celui-ci, trop dégoulinant de bons sentiments. Dommage.
???????? « Nowhere » de Albert Pintó avec Anna Castillo, Tamar Novas, Tony Corvillo… Netflix
Une femme enceinte, seule et prisonnière d’un conteneur à la dérive, tente de survivre après avoir fui un pays totalitaire dévasté.
Survival basique sauf que… le film m’a offert de beaux moments de stress et de grands moments d’angoisse. Le réalisme est à couper le souffle et l’actrice fabuleuse ! Alors oui, il y a un petit côté McGyver (pour les vieux comme nous) mais sérieux ça marche. Coup de
« The morning show » de Jay Carson avec Jennifer Aniston, Reese Witherspoon, Billy Crudup… S3 10 X 50’bApple TV+
En cette troisième saison, on ne voit plus grand-chose de la matinale qui donne son titre à la série. Les deux stars qui se partageaient, et se disputaient, la présentation de ce mélange d’information et de divertissement sur UBA, version fictive de l’un des grands réseaux américains, ont aujourd’hui d’autres ambitions. Alex Levy (Jennifer Aniston) voudrait prendre place au banquet des décideurs, Bradley Jackson (Reese Witherspoon), l’intruse surgie des profondeurs de l’Amérique, tente encore et encore de dynamiter le système de l’intérieur.
Les saisons se suivent et sont… de pire en pire ! Jennifer Aniston n’est plus regardable avec sa tête de Bogdanoff (en plus elle joue mal mais mal et comme elle n’a plus aucune expression), Reese Witherspoon fait comme elle peut et Julianne Marguiles s’est perdue dans le show. Les mecs sont toujours misogynes mais bien meilleurs acteurs… bref !! Rien de nouveau dans le petit écran… si ce n’est qu’il faut attendre les deux derniers épisodes pour que les femmes prennent le contrôle ou du moins se rebiffent. Les 8 premiers épisodes étant à l’exact opposé de ce qu’est supposé dénoncer le show. Yo les scénaristes !!!
???? « Alain Delon, cet inconnu » de Philippe Kohly Arte
Dans les années 1950, un apprenti charcutier de Bourg-la-Reine quitte son travail pour partir en Indochine. Le jeune Alain Delon cherche ainsi à clore une enfance singulière, prise entre sentiments d’abandon (ses parents ont divorcé, son père a disparu) et d’enfermement (il a longtemps vécu à la prison de Fresnes où le mari de sa nourrice est gardien). Mais son indiscipline lui vaut d’être exclu par la Marine nationale. De retour en France, il fréquente le Paris nocturne et interlope, ce qui le rapproche du milieu du cinéma, sans que l’idée de devenir acteur ne l’effleure un instant… Au contraire de son grand rival Jean-Paul Belmondo, à l’image plus consensuelle, l’acteur du Guépard a tout au long de sa carrière fasciné le public autant pour ses zones d’ombre que sa beauté lumineuse, à l’image de Plein soleil. En partant des premières blessures intimes de l’icône, le documentaire de Philippe Kohly en dresse le portrait le plus complet à ce jour. L’ex-petit zonard de banlieue, dont le destin a dévié vers les sommets du septième art, se révèle moins arrogant que son personnage public, habité par une forme de désespoir. Passant au tamis cinq décennies d’interviews, de révélations, et ses plus grands films, Philippe Kohly aboutit à cette conclusion : Alain Delon n’existe pas. Il est un personnage incarné par un garçon abandonné pour gagner la liberté et la gloire.
???? « Train de nuit », de Martin Amis
Jennifer Rockwell avait tout pour elle: la beauté, l’intelligence, la générosité, l’amour. Le bonheur parfait. Mais aujourd’hui, Jennifer n’est plus qu’un cadavre soumis à la procédure de routine: autopsie physique par le » charcutier » de la morgue, autopsie psychologique par Mike Hoolihan, » femme de police « . Mike en a vu de toutes les couleurs et ne va pas s’en laisser conter. Mais la voilà qui bute sur l’énigme d’une mort qui offre au monde une nouvelle absolument neuve, du jamais vu : toutes les preuves concluent au suicide de Jennifer. Il serait moins difficile de chercher un coupable que de trouver un mobile à cette mort volontaire.
C’est Laurent Nicolet pour le journal suisse « Le Temps » qui en a fait le plus beau résumé. Le voici donc : « Train de nuit a pour cadre une ville américaine anonyme mais il est signé par l’écrivain anglais le plus renommé et le plus redouté du moment, Martin Amis, sorte de Philippe Sollers britannique pour l’aura et l’influence, mais nanti, lui, d’une sacrée dose d’humour et d’humanité. Ce train, c’est d’abord celui qui passe du côté de chez l’inspectrice Mike Hoolihan, dotée d’une voix et d’un prénom d’homme, ex-alcoolique et violée par son père entre sept et dix ans, avant qu’elle lui arrache à coups d’ongles la moitié du visage: un train «qui fait vibrer le sol de l’appartement et empêche le loyer d’augmenter». Mais c’est aussi autre chose: «Le suicide est le train de nuit qui vous expédie dans les ténèbres… Impossible de parvenir aussi vite à destination par des moyens naturels. Le billet vous coûte tout ce que vous possédez, mais c’est un aller simple.»
J’ai dévoré ce roman de Martin Amis dont je ne connaissais pas l’écriture. Je ne sais pas si c’est son style pour tous ses romans mais celui-ci pour cette histoire-là m’a embarquée. J’ai aimé. Beaucoup.