Quelques brèves de Fabienne
S37 – 11 au 17 septembre 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « Anatomie d’une chute » de Justine Triet avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner… 
Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.
La palme d’or méritée mille fois, saluée par un discours de la réalisatrice qui a fait polémique et que j’ai adoré, « Anatomie d’une chute » est un joyau de précision(s) tant par les choix artistiques de placements de caméra que par l’interprétation des acteurs, mention spéciale au jeune Milo (le garçon aux yeux opaques) et à Sandra Hüller, formidable comédienne allemande qui sait définitivement tout jouer ! Ce long métrage est magistral, maîtrisé de bout en bout. Coup de 
???????? « Agent Stone » de Tom Harper (III) avec Gal Gadot, Jamie Dornan, Matthias Schweighöfer… Netflix 
Rachel Stone est agent de renseignement au sein d’une équipe du MI6, mais il s’agit d’une couverture. Elle travaille en fait pour une organisation paraétatique de maintien de la paix qui utilise une puissante intelligence artificielle, le Heart. Alors qu’elle désobéit aux ordres pour sauver son équipe, elle révèle son identité et sert de cheval de Troie pour compromettre le système. Mise à pied, elle décide de partir à la recherche de la mystérieuse commanditaire et de son acolyte.
A l’instar de Tom Cruise, l’actrice Gal Gadot (« Wonder Woman »), un instant pressentie pour interpréter « Barbie », réalise ses cascades et, il y en a un paquet ! Après « Salt » avec Angelina Jolie ou encore « Atomic Blonde » avec Charlize Theron, une nouvelle héroïne est née, gageons sur une franchise à la 007 façon 009… Stone. Rachel Stone. C’est très bien fichu et parfait pour un dimanche soir.
???? « Deadwater Fell » de Daisy Coulam avec David Tennant, Cush Jumbo, Anna Madele, Matthew McNulty… 4 X 52’ Channel 4 / Auvio 
Une tragédie frappe un village écossais isolé lorsqu’un incendie se déclenche dans la maison des Kendrick, tuant une mère et ses trois jeunes enfants. Seul le père, Tom, le médecin du village, s’en sort vivant, mais tous les cinq ont été drogués. Les enquêteurs recherchent un mobile lorsqu’ils découvrent que cette famille apparemment idéale était loin d’être heureuse.
Mini-série BBC, souvent un gage de qualité mais pour le coup, j’ai trouvé celle-ci pas mal mais sans plus car un peu trop prévisible avec des personnages trop caricaturaux. Les scénaristes, qui ont sans doute dû revoir leur copie, ont essayé de complexifier l’intrigue « façon puzzle » mais ça n’a pas pris avec moi…Dommage car les acteurs sont tous bons et Tennant, avec son étrange physique, est parfait dans le rôle de celui sur lequel tous les soupçons se posent.
« L’énigme Charlotte Rampling » de Valérie Manns Arte
Icône du grand écran, Charlotte Rampling a captivé le monde du cinéma, de la mode et de la photographie par sa beauté mystérieuse et presque inaccessible. Figure majeure du cinéma de genre et d’auteur, elle est inclassable : entre présence et absence, timidité et audace, elle est toujours hypnotique, magnétique et fascinante.
De ses débuts au cinéma au milieu des années 1960 en Angleterre, à son parcours peu conventionnel, en passant par le suicide tragique de sa sœur aînée qui marquera irrémédiablement son jeu, ce film est une plongée dans la quête existentielle d’une actrice complexe, dont on découvre toutes les facettes au fil de ses rôles.
À travers une conversation avec l’actrice elle-même, ainsi que des archives personnelles et des extraits de ses films, ce documentaire dresse un portrait éblouissant de sa vie et de sa carrière.
Quelques phrases pour commencer :
« La rébellion, c’était ça mon moteur ». « Tout s’en est allé avec Sarah ». « Je n’avais plus que moi pour dialoguer dans la vie ». « J’étais prisonnière de ma vie ». « Une image fixe est plus impudique car on peut prendre son temps pour la regarder ». « Je suis hantée par l’irréparable ». Charlotte Rampling m’a toujours fait peur. Je le regrette. J’ai découvert une femme. Et je l’ai aimée. Fort.
???? « Débâcle », de Lize Spit 
À Bovenmeer, un petit village flamand, seuls trois bébés sont nés en 1988 : Laurens, Pim et Eva. Enfants, les « trois mousquetaires » sont inséparables, mais l’adolescence s’insinue dans leur intimité et crée petit à petit une fissure irrévocable. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un stratagème pour faire se déshabiller devant eux les plus jolies filles du village. Il est simple et efficace : la candidate devra résoudre une énigme ; à chaque erreur, il lui faudra enlever un vêtement. Et c’est Eva qui servira d’arbitre si elle veut rester dans la bande. Elle accepte, sans savoir que cet « été meurtrier » la marquera à jamais. Treize ans plus tard, devenue adulte, Eva retourne pour la première fois dans son village natal. Cette fois, c’est elle qui a un plan…
Prêté par une amie, ce roman, le premier, écrit par une belge néerlandophone, a eu un succès étourdissant dans le Plat Pays mais pas que…Le récit traîne un peu en longueur et l’auteure se perd parfois dans ses deux intrigues parallèles mais parvient aussi, à travers ce récit glaçant, à décrire avec une crudité hyper-réaliste le passage clé de son roman. C’est glauque, sordide, dérangeant mais pas inintéressant… J’ajoute que le choix de la couverture francophone est vraiment un super coup de com. A lire !