Quelques brèves de Fabienne

 

 

S36 – 4 au 10 septembre 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Passages » de Ira Sachs avec Franz Rogowski, Ben Whishaw, Adèle Exarchopoulos… ????????

Tomas butine tout naturellement entre Martin, son mari, et Agathe, une institutrice qui fait la fête dans la même boîte. Tomas n’a peut-être jamais été avec une femme, mais avec elle, c’est l’évidence. Après avoir passé la nuit avec elle, il en parle à Martin en rentrant dans l’appartement parisien qu’ils occupent depuis quelques années. Heurté, jaloux, le doux et réservé Martin accepte malgré tout la nouvelle en l’espace de quelques minutes.
L’histoire du triangle amoureux a été écrit et filmé des dizaines et des dizaines de fois. Ici, il s’intéresse à Tomas, pur produit de la génération Y. Est ce parce que je suis « trop vieille » mais visuellement c’est « compliqué » à supporter !!! Les choix des fringues, j’ai failli perdre la vue (mais ça c’est l’anecdote) et les scènes de sexe où tout est tourné avec les codes du « porno ». Si encore le film racontait que les millenials avaient trouvé la clé pour que tout le monde soit heureux dans un trouple mais même pas ! Donc sans surprise, ils sont tous les trois malheureux. On passe le côté très romanesque de la rencontre (une instit est rarement en contact avec des gens du milieu du cinéma) pour louer un début prometteur (la fin d’un projet artistique est toujours accompagnée d’une « dépression » qui peut mener l’auteur à commettre des « sottises » et une fin où on nous évite un « accident » ! Au milieu ce n’est pas mauvais mais sans grand intérêt. Et évidemment, il y a toujours, en périphérie, un romancier, qui pond un livre à succès sans bosser… j’adore qu’on nous prenne pour des glandeurs ! Allez, j’arrête de faire ma vieille et loue le casting réussi. Vraiment très réussi ⭐️⭐️⭐️
 

???? « Painkiller » de Noah Harpster, Micah Fitzerman-Blue avec David Tompa, Matthew Broderick, Uzo Aduba… 6 X 50’ ????????

Depuis les années 1990, des lobbys pharmaceutiques ont incité grandement les médecins généralistes à prescrire des antidouleurs à base de dérivés d’opiacés à leurs patients pour des maux de dos par exemple. L’histoire se concentre majoritairement sur la famille Sackler, propriétaire du groupe pharmaceutique américain Purdue, accusée d’avoir rendu accro une bonne partie du pays en fabriquant et vendant de façon aggressive de l’OxyContin.
Je reprends ici un morceau du papier paru dans « TELE LOISIRS » signé par Marjorie Raynaud le 11/8/23. En 1952, la famille Sackler rachète une société spécialisée dans les laxatifs, et la transforme en mastodonte de l’industrie pharmaceutique. Le secret de leur succès ? Masquer les véritables effets addictifs de la substance contenue dans leur médicament et inviter tous les médecins à préscrire ce supposé antidouleur. Tout le monde s’arrache l’OxyContin et en redemande. En 2016, les Sackler deviennent la seizième famille la plus riche d’Amérique selon Forbes. Lorsque la consommation de leurs médicaments engendre des milliers de victimes chaque année, tuant plus que les armes à feu ou les accidents de la route, le nom de cette famille commence à s’assombrir. L’entreprise familiale aurait gagné 35 milliards de dollars avec la commercialisation de l’OxyContin. La société Purdue Pharma est surtout accusée d’avoir développé l’addiction aux opioïdes, en graissant la patte de scientifiques, lobbyistes et commerciaux pour cacher les ravages de son médicament.
Pour ma part, je ne dirai qu’une chose : cela vous rappelle vaguement quelque chose ? C’est normal, ces gens là ne nous / vous veulent pas du bien ! Et comme dirait l’autre : « et la santé, surtout » ! ????????????????

???? « Sirènes de métier » de Cynthia Wade 4 X 50’ ????????

Bienvenue dans le monde fantaisiste des sirènes professionnelles, où la passion des gens pour nager avec des palmes a explosé en une industrie d’un demi-milliard de dollars.
Tout a commencé il y a 75 ans à Weeki Wachee en Floride ! Depuis l’industrie ne cesse de s’accroître : ligne de vêtements, paillettes, show aquatiques, élection du roi et de la reine des mers. Chacun sera évalué selon différents critères mais le plus important semble être la « mer-sonalité », ce qui relie un être à sa nageoire ! C’est très émouvant de revoir les toutes premières reines des mers se retrouver une dernière fois et nager ensemble avec grâce. Comme si 60 ans ne s’étaient pas écoulés (sans jeu de mots). À voir !
Je vous laisse avec un florilège de blagues de sirènes :
-Salut les poissons, ça vague ?
-Elle à sa propre ligne de nageoires !
-Je veille toujours sur mes alevins.
Ou encore
-Les « mervers » qui réclament des sirènes seins nus…
????????‍♀️

???? « Aurora Kentucky », de Caroline D. Wall ????????

1938, dans le Kentucky marqué par la pauvreté, conséquence de la dépression, et le racisme profond, la narratrice Olivia Harker, la quarantaine, s’échine à tenir avec son petit-fils William l’épicerie héritée de son père mort et héberge sa mère à moitié folle. Seule consolation, son amour payé de retour pour William et la présence des loups descendants de ceux rapportés d’Alaska par son grand-père. Mais dans l’ombre, le sinistre Arnold Phelps et sa bande font planer un danger permanent sur Olivia et sa famille. Danger dont elle ne perçoit pas tout de suite l’étendue. Il lui faudra plonger dans le passé de Phelps et ses exactions racistes, et dans l’œuvre de son père, justicier silencieux, pour tirer l’histoire au clair et, en même temps, découvrir que tous ceux qui l’aiment lui mentent depuis des années.
Ce premier roman est avant tout le portrait réussi d’une femme dans l’Amérique pauvre et raciste (KKK) des années 1930. C’est très bien écrit et décrit. Olivia est un personnage résilient, combatif, animé d’un amour sans faille pour les plus faibles et ceux qui se font malmener. Coup de ♥️
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