Quelques brèves de Fabienne
S25 – 19 juin au 25 juin 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « Jeanne du Barry » de Maïwenn avec Maïwenn, Johnny Depp, Pierre Richard, Louis Garrel, Melvil Poupaud…
Jeanne, fille du peuple avide de culture et de plaisirs, met à profit ses charmes et son intelligence pour gravir un par un les échelons de la société. Elle devient la favorite du roi Louis XV, qui ignore sa condition de courtisane mais retrouve auprès d’elle le goût de la vie. Les deux tombent éperdument amoureux. Contre toutes les convenances, Jeanne s’installe à Versailles. Et son arrivée scandalise la cour.
Présenté en ouverture du 76e Festival de Cannes, le 6e film de Maïwenn est une réussite. La réalisatrice / actrice n’a jamais caché se sentir proche et en empathie avec le parcours de La Du Barry, courtisane puis favorite. Son talent aujourd’hui connu et reconnu ne rendent que plus louable sa sincérité à ce propos (rapport #metoo). Ceci étant dit, parlons maintenant cinéma. La photographie est très belle, les décors somptueux, le scénario bien écrit, la direction des comédiens fluide. Maïwenn a réussi cette prouesse de rendre un film en costumes très moderne. J’ai, pour ma part, loué le crime de lèse majesté qu’elle a commis en choisissant « son Roi ». J’ai beaucoup aimé cette fresque historique et je suis heureuse qu’elle contribue ainsi à faire connaître le parcours de Jeanne du Barry, fille du peuple devenue la préférée du roi de France. « Quand on n’a rien, on a tout à gagner ». L’appel au boycott me semble complètement contre productif et n’a rien à voir avec l’idée que je me fais des combats féministes… quant aux polémiques (aucun juge n’a statué me semble-t-il), laissons celles et ceux qui ne font rien hurler à la Lune. Les autres, foncez au cinéma. C’est un coup de pour moi.
???????? « ADN » de et avec Maïwenn, Omar Marwan, Fanny Ardant, Dylan Robert, Louis Garrel…
Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Lorsqu’Émir décède, une tempête familiale se déclenche ainsi qu’une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors elle va vouloir comprendre et connaître son ADN.
Le seul film de Maïwenn que je n’avais pas vu et j’ai ADORÉ. En un peu plus de 15 ans comme réalisatrice, elle construit une œuvre puissante, bouleversante, pertinente. Elle tire le meilleur de ses acteurs / actrices avec des dialogues et des placements de caméra très intelligents. Bref, j’admire profondément son travail. Coup de
Je remets sa filmographie ici :
* 2006 : Pardonnez-moi
* 2009 : Le Bal des actrices
* 2011 : Polisse
* 2015 : Mon roi
* 2020 : ADN
* 2023 : Jeanne du Barry
???????? « Des gens bien » de Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust, Matthieu Donck avec Lucas Meister, Bérangère McNeese, Dominique Pinon… 6 X 50’ RTBF / Arte
Le policier Tom Leroy a fait une sortie de route. Sa voiture a pris feu et sa femme est morte, coincée à l’intérieur. Pour les gendarmes, c’est un accident. Mais Philippe, qui reprend l’en- quête, est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre mis en scène.
La première référence qui nous vient est : « Des gens bien » c’est un « Fargo » belge ! Noire. Drôle. Loufoque. Absurde. Imprévisible. Chaque épisode nous entraine un peu plus loin. Les acteurs sont dingues, mention spéciale à Peter Van den Begin, que ne sait-il pas jouer, ce géant ? Les dialogues impayables.C’est un coup de absolu !!
Vivement la S2 qui a été commandée et tournée déjà. Décidément, les belges sont des gens bien !!!
Dans mon TOP 10 2023 sans aucun doute.
« S is for Stanley » d’Alex Infaschelli Netflix
Emilio D’Alessandro travaille comme chauffeur pour un client aussi célèbre qu’important dans le cinéma contemporain, le réalisateur Stanley Kubrick. L’influence de l’homme sur le travail de l’artiste se reflète dans quatre de ses films, ainsi que dans les choix qu’il fait dans sa vie quotidienne, en dépit du fait que les deux viennent de mondes différents et ont des caractères diamétralement opposés.
Une histoire d’amitié qui n’aurait jamais eu lieu et pourtant. Kubrick vu par le regard de son chauffeur, homme à tout faire, confident puis ami… Un parcours de « cinéma » pour ce petit italien immigré. Touchant.
???? « Tati et le film sans fin », d’Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot
Avant de devenir un cinéaste de renom, Jacques Tati avait un rêve : devenir clown ! Clown, il n’a cessé de l’être en inventant des gags sous ses multiples casquettes : mime, acteur, scénariste, réalisateur… Destiné à reprendre l’entreprise familiale, le jeune Jacques est médiocre à l’école mais a l’œil pour saisir les situations burlesques du quotidien. Ce regard sur le monde, il va le sublimer dans le music-hall dès les années 30. En découvrant Tati sur scène, Colette dira qu’il a créé « quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant ». Cette approche fera aussi son succès au cinéma : avec son premier coup d’essai, il signe son premier chef-d’œuvre : Jour de fête (1949). Entouré d’amateurs, Tati obtient le Grand prix du cinéma français (1950). Sur le tournage, il contrôle tout sauf la couleur, qui lui échappe de peu ! Puis, en 1953, une silhouette atypique s’avance, celle de Monsieur Hulot. Personnage cultissime, cet anti-charlot à la pipe qui fait corps avec Tati devient récurrent. Acclamé, Tati se verra auréolé de succès avec son 3e long-métrage, Mon oncle (1958). Évitant les sirènes d’Hollywood, il préfère se lancer dans Playtime (1967), un projet titanesque. Pour installer l’absurde, il construit une ville-décor et se ruine ! Il perdra sa maison de production et, dans la foulée, les droits de ses propres films avant de repasser derrière la caméra dans les années 70. Privilégiant le geste aux dialogues, retravaillant le son tel un véritable chef d’orchestre, Tati invente un univers à part et devient en seulement six films, un des maîtres incontestables du cinéma français et international. Il recevra le César du cinéma en 1977 pour l’ensemble de son œuvre avant de s’éteindre en 1982 en laissant inachevé un ultime scénario, « Confusion ».
Je suis rentrée dans ce RG prudemment et, petit à petit, j’ai été happée par le scénario (le procédé narratif) et les dessins. Tout m’a plu et surtout cela m’a donné envie de revoir TOUS les films de Tati et d’y chercher ce que je n’avais pas vu… Coup de à lire et/ou à offrir !