Quelques brèves de Fabienne

 

S24 – 12 au 18 juin 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « The quiet girl » de Colm Bairéad avec Catherine Clinch, Carrie Crowley, Andrew Bennett… ????????

Irlande, 1981, Cáit, une jeune fille effacée et négligée par sa famille, est envoyée vivre auprès de parents éloignés pendant l’été. Mais dans cette maison en apparence sans secret, où elle trouve l’épanouissement et l’affection, Cáit découvre une vérité douloureuse.
Sous ses côtés très « simple » servi par une extrême lenteur, le film révèle une puissance émotionnelle qui se distille tout du long. Comment une enfant en souffrance parvient à s’épanouir loin de ses parents négligents. Cela n’est pas sans rappeler « Le Grand Chemin ». La jeune actrice est bouleversante et époustouflante. Je gage que nous la reverrons bientôt. Coup de ♥️pour moi.
Il s’agit d’une adaptation du roman « Foster » de Catherine Clinch.

???????? « Living » d’Oliver Hermanus avec Bill Nighy, Aimee Lou Wood, Alex Sharp (II)… ????????

1953. Londres panse encore ses plaies après la Seconde Guerre mondiale. Williams, fonctionnaire chevronné, est un rouage impuissant dans le système administratif de la ville qui doit se reconstruire. Il mène une vie morne et sans intérêt, mais tout change lorsqu’on lui diagnostique une maladie grave qui l’oblige à faire le point sur son existence. Rejetant son quotidien banal et routinier, Williams va alors se dépasser et enfin vivre pleinement sa vie.
Remake d’Ikiru de Kurosawa qui suivait la fin de vie d’un bureaucrate tokyoïte, ce film entreprend un voyage similaire à Londres en 1953.
La photo est très belle, chaque plan réfléchi mais surtout, surtout la performance de Nighy est époustouflante de retenue, de complexité et de force tranquille. Il incarne Mr Williams, surnommé Monsieur Zombie par une subalterne, avec tout son talent. C’est beau. C’est triste. Mais ce LM donne furieusement envie de VIVRE!

???? « Fleishman is in trouble » de Taffy Brodesser-Akner avec Jesse Eisenberg, Claire Danes, Lizzy Caplan… Disney + 8 X 55’ ????????

Toby Fleishman, un divorcé de 41 ans, s’inscrit sur des applications de rencontre. Alors qu’il doit tout concilier dans sa vie, son ex-femme, Rachel, disparaît, le laissant avec les enfants sans savoir où elle est ni si elle compte revenir.
Une série singulière et plutôt décousue (ce qui m’a fait l’arrêter avant de la reprendre) et qui mélange les genres entre histoire d’amour, séparation à la «Guerre des Rose » et thriller à la « Gone girl ». mais au centre de ce grand tout, se situe ce sentiment appelé « la nostalgie ». Il y a un problème de point de vue et, peut être d’écriture. Quand on raconte une histoire, sous quelque forme que ce soit, il convient de bien refermer toutes les portes entrouvertes et de ne pas changer de «héros » en cours de narration (cf « The Affair » avec Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney et Joshua Jackson [que j’adore tous les 4] et que j’avais lâché pour cette raison).
Il y a cependant un épisode qui est, selon moi, le plus réussi et le noyau dur de la série : celui où le personnage interprété par Claire Danes parle du traumatisme de son accouchement (et donc de son rapport à la maternité) provoqué par un gynécologue sadique et violent. Enfin, j’ai laissé le titre anglais parce que la «traduction » française « Anatomie d’un divorce », au secours !!!

???? « Sabena forever » de Marianne Klaric La Une RTBF / Auvio ????????

Le 23 mai 2023, la Sabena aurait eu 100 ans. À sa création, la « Société anonyme belge d’exploitation de la navigation aérienne » est à l’avant-garde de l’aviation civile. La Sabena est la troisième compagnie la plus ancienne au monde. Elle est déclarée en faillite le 7 novembre 2001. « Sabena Forever » raconte les 78 ans de son histoire mouvementée, depuis les débuts héroïques des années 20 aux difficultés grandissantes des années ’80 et ’90 en passant par les années fastes de l’après-guerre. Ce film donne avant tout la parole aux Sabéniens. Plus de vingt après la faillite, l’évocation de cette Sabena dont ils étaient si fiers ravive les blessures. En 2023, en pleine crise sociale et politique, ce film nous parle du bonheur au travail.
Très bien documenté, ce film retrace l’histoire de cette entreprise nationale, fleuron de la Belgique. A travers les témoignages de pilotes, hôtesses…, retour sur cette love Story entre une entreprise et ses employés, jusqu’à cette fin très émouvante. À revoir sur Auvio. J’ai beaucoup aimé ????
 

???? « La chambre de Giovanni » de James Baldwin ????????

Les histoires d’amour tourmentées et douloureuses d’un jeune Américain à Paris dans les années 50.
Sans doute le plus beau roman qu’il m’ait été donné de lire sur l’amour, l’homosexualité masculine, le désir, le dégoût de soi, la honte, la désespérance, l’envie…
David est seul à Paris, tandis qu’Hella, la femme qu’il s’oblige à aimer, visite l’Espagne. Durant la douceur du printemps et la moiteur de l’été, il va vivre une histoire d’amour et de sexe avec le beau et fragile Giovanni. Mais David n’a jamais accepté cette partie de lui, ses attirances adolescentes, ses empêchements d’adulte. Alors, il va faire du mal et se faire mal. Parce qu’il ne voit et ne sait rien faire d’autre, parce qu’il est prisonnier de la projection qu’il a de lui même. C’est beau et triste. Ce roman a disparu des librairies pendant 25 ans, le voilà réédité. Foncez ! Car c’est somptueusement écrit (et traduit) et parce qu’il mérite amplement et sans conteste possible l’appellation de « classique ». Coup de ♥️ ????️‍????absolu !
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