Quelques brèves de Fabienne
S6 – 7 au 13 février 2022
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « The united states vs Billie Holiday » de Lee Daniels avec Andra Day, Trevante Rhodes, Garreytt Hedlund 
En 1939, Billie Holiday est déjà une vedette du jazz new-yorkais quand elle entonne « Strange Fruit », un vibrant réquisitoire contre le racisme qui se démarque de son répertoire habituel. La chanson déchaîne aussitôt la controverse, et le gouvernement lui intime de cesser de la chanter. Billie refuse. Elle devient dès lors une cible à abattre. Billie Holiday a tout fait pour atténuer ses souffrances et oublier son enfance difficile, ses choix malheureux en matière d’hommes, et la difficulté de vivre en étant une femme de couleur en Amérique. La drogue fut l’une de ses échappatoires. Le gouvernement va retourner cette faiblesse contre elle et utiliser sa dépendance aux stupéfiants pour la faire tomber. Prêt à tout, Harry Anslinger, le chef du Bureau Fédéral des Narcotiques, charge Jimmy Fletcher, un agent de couleur, d’infiltrer les cercles dans lesquels évolue la chanteuse. Mais leur plan va rencontrer un obstacle majeur : Jimmy tombe amoureux de Billie…
Billie Holiday est sans conteste l’une des plus fascinantes icônes du jazz, mais derrière sa voix légendaire, se cache une femme dont le combat acharné pour la justice a fait d’elle la cible du plus puissant des pouvoirs… premier rôle pour Andra Day qui est chanteuse de métier et interprète toutes les chansons du film avec beaucoup de talent.
???? « Yellowjackets » de Ashley Lyle et Bart Nickerson avec Melanie Lynskey, Tawny Cypress, Ella Purnell, Christina Ricci, Juliette Lewis… 10 X 50’ Showtime
En 1996, une équipe de footballeurs du New Jersey se rend à Seattle pour un tournoi national. En survolant le Canada, leur avion s’écrase en pleine nature et les autres membres de l’équipe doivent survivre pendant dix-neuf mois. La série raconte leurs tentatives de survie tout en suivant leur vie actuelle en 2021.
Une série sur 2 temporalités, un (très) bon casting, une BO de « folaï », un montage classique (qui facilite le narratif), un début pas très original (« Sa majesté des mouches » ou encore la série « The Wilds » dans mes coups de 
2021) mais qui embarque le spectateur sans effort ! A part ce 10e épisode déceptif pour moi (qui ouvre sur une S2 qu’il me tarde (déjà) de voir) j’ai beaucoup aimé. Une bonne surprise malgré le petit bémol.
2021) mais qui embarque le spectateur sans effort ! A part ce 10e épisode déceptif pour moi (qui ouvre sur une S2 qu’il me tarde (déjà) de voir) j’ai beaucoup aimé. Une bonne surprise malgré le petit bémol.Delphine tu devrais aimer !!!
« Voyeur » de Myles Kane et Josh Koury
« Ils ne pouvaient pas m’entendre, ils ne pouvaient pas me voir, c’était exactement ce que je voulais ». Plus que de relater l’histoire perturbante de Gerald Foos, un homme qui a acheté un motel aux Etats-Unis dans les années 1980 dans le seul but d’observer les clients faire l’amour ou se masturber, Voyeur décrit les difficultés qu’a rencontrées Gay Talese, pionnier du « Nouveau Journalisme », pour raconter les faits et délier le vrai du faux.
Le documentaire confronte le journaliste au voyeur et poussent les deux hommes dans leurs retranchements. Qui n’a jamais eu l’impression d’être observé à son insu ? Qui se faisait toujours accompagné d’une copine pour qu’elle « guette » derrière la porte des toilettes à l’école et ainsi tenir à distance les garçons (c’est quand même souvent des mecs) afin d’éviter qu’ils ne la regardent faire pipi ? Parce que certains s’en vantaient sous le préau ou dans la cour du trou qu’ils avaient fait dans la porte des 3e toilette… Pourquoi les « petits voyeurs » d’alors ne continueraient-ils pas à l’être à l’âge adulte ? C’est l’histoire d’un type (plutôt louche) qui a continué à le faire… et quoi de plus facile quand on est propriétaire d’un motel ? Vous y penserez quand vous voyagerez ? De rien, c’est cadeau !!
À voir.
???? « Ces orages-là » de Sandrine Collette, Lattès, 2021 
Clémence a trente ans lorsque, mue par l’énergie du désespoir, elle parvient à s’extraire d’une relation toxique. Trois ans pendant lesquels elle a couru après l’amour vrai, trois ans pendant lesquels elle n’a cessé de s’éteindre.
Aujourd’hui, elle vit recluse, sans amis, sans famille, sans travail, dans une petite maison fissurée dont le jardin s’apparente à une jungle.
Comment faire pour ne pas tomber et résister minute après minute à la tentation de faire marche arrière ?
Le récit est une plongée dans la tête d’une femme détruite par la violence psychologique et perverse de son conjoint. Comme à son habitude, l’auteure piège son lecteur dans un huis-clos haletant. Une écriture efficace (je vous en ai parlé en 2021), du début… à la fin même si je l’ai vu venir. Un bon roman.