Quelques brèves de Fabienne

 

 

S16 – 18 au 24 avril 2022

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « House of Gucci » de Ridley Scott avec Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jared Leto, Salma Hayek et Jeremy Irons ????????

À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne et une dévalorisation de la marque. Le groupe est dirigé par les deux fils du fondateur – Aldo, personnage rusé et haut en couleur, et son frère Rodolfo, beaucoup plus froid et traditionnel. Pugnace, Aldo n’a pas la moindre intention de céder le contrôle de l’empire à qui que ce soit – et certainement pas à son fils Paolo, garçon fantaisiste qui aspire à devenir styliste. Quant à Maurizio, fils timide et surprotégé de Rodolfo, il a davantage envie d’étudier le droit que de diriger un groupe de luxe mondialisé. C’est alors que Maurizio tombe amoureux de la ravissante et manipulatrice Patrizia Reggiani et, contre l’avis de son père, décide de l’épouser. Lorsque Aldo se découvre des affinités avec Patrizia, il réussit, avec l’aide de la jeune femme, à convaincre son neveu de renoncer à ses ambitions juridiques pour intégrer l’entreprise dont il devient, de facto, le probable héritier. Ce qui ne manque pas de nourrir la rancoeur de Paolo, dont le talent n’est pas à la hauteur de ses rêves artistiques…
Il suffit que la famille Gucci n’ait pas donné son aval pour que la vision de Scott me donne envie de me pencher sur l’empire du « grotesque » et le déclin de cette famille « bling-bling ». Si la première génération a construit la marque, les suivantes ont fait montre, pour moi, plutôt d’un « goût de ch… », pas terrible donc, même si la marque fait 60 milliards de dollars de chiffre d’affaire. Les chiffres ne sont pas toujours un gage de bon goût…
Super casting, BO raccord, réalisation classique mais efficace qui m’amène à chroniquer déjà mon 2e Ridley Scott de 2022 après « The Last Duel » ! Driver et Gaga sont parfaits. Camille Cottin poursuit sa carrière à l’internationale.
Une belle réussite et un coup de ♥️ pour moi.
*Gucci est une marque reconnue et admirée dans le monde entier. Elle a été créée par Guccio Gucci qui a ouvert sa première boutique d’articles de cuir de luxe à Florence il y a exactement un siècle.
Le film se termine sur cette note : « à l’heure actuelle aucun membre de la famille Gucci ne travaille pour Gucci ».
 

???? « Archives 81 » de Rebecca Sonnenshine avec Mamoudou Athie, Dina Shihabi, Martin Donovan 8 X 50’ ???????? Netflix

L’archiviste Dan Turner s’attelle à la restauration d’une collection de cassettes vidéo endommagées du début des années 90. Il découvre alors le travail d’une documentariste qui enquêtait sur une dangereuse secte. Dan est convaincu qu’il peut sauver cette dernière de la fin terrifiante qu’elle a connue 25 ans plus tôt…
Une série à l’ambiance oppressante et dérangeante, un peu brouillonne mais pas inintéressante. Chaque épisode distille des indices et c’est à nous de reconstituer le puzzle entre deux réalités, deux temporalités. À voir !
 

???? « Des vies sans toit » de Pedro Kos, Jon Shenk Netflix ????????

Luttant ne serait-ce que pour survivre, la population SDF de Californie ne cesse d’augmenter. Cette crise humanitaire, présentée via des histoires poignantes, a pour origine la flambée des prix de l’immobilier sur la côte ouest des États-Unis.
Ce qui est terrifiant, (et on le sait) c’est que tout peut basculer en un clin d’œil. Il faudra alors choisir entre avoir un toit sur la tête ou quelque chose dans l’assiette. Et puis la descente aux enfers se poursuit. Violence. Rejet. Perte d’emploi. Taudis. Agressions. Drogue. Cela se passe aujourd’hui, au cœur de la Mecque du cinéma…
« Je voudrais quelque chose que personne ne pourrait me prendre… » dit une SDF. Terrible.

???? « De chair et de sang » de John Harvey, Rivages Noir, 2007 ????????

Après trente ans de bons et loyaux services dans la police de Nottingham, l’inspecteur principal Frank Elder a donné sa démission. Il a également quitté son épouse qui a une liaison avec un autre homme. Il s’est réfugié dans un cottage en Cornouailles, mais le passé continue de le hanter. Il est assailli par un cauchemar récurrent dans lequel apparaissent des dizaines de chats féroces et un cadavre en décomposition. En fait il ne s’est jamais remis d’une affaire non élucidée : la disparition, en 1988, d’une adolescente nommée Susan Blacklock. Premier d’une nouvelle série, ce roman – s’il ne fait pas oublier Charlie Resnick – confirme l’étendue du talent de John Harvey. Tension dramatique, finesse psychologique, réflexion sur l’ambiguïté du bien et du mal, tout concourt à faire de ce livre une oeuvre de premier plan.
Du très bon polar mené à un rythme d’enfer, un flic attachant, abîmé comme on aime, une psychologie des personnages extrêmement bien travaillée… et au final, une course contre la montre qui questionne sur l’ambiguïté entre le bien et le mal. Coup de ♥️ ! Et comme il s’agit du 1e tome de la trilogie consacrée à Frank Elder… vous me voyez venir, pas vrai ?
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