Quelques brèves de Fabienne
S12 – 22 au 28 mars 2021
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
Toujours compliqué…
¯\\_(ツ)_/¯
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À voir ou à revoir :
???? « Mank », de David Fincher avec Gary Oldman, Amanda Seyfried, Lily Collins, Tom Burke, Netflix 2020
Dans les années 1930, le scénariste Herman J. Mankiewicz est chargé d’écrire le scénario du film Citizen Kane, dont le personnage principal s’inspire de William Randolph Hearst. Souffrant après un accident de la route et alcoolique, le scénariste doit malgré tout tenir les délais fixés par le réalisateur du film, Orson Welles. Herman loge pour cela dans un ranch loué pour l’occasion à Victorville. Il y est surveillé de près, notamment par la jeune Rita Alexander (qui veille sur sa santé) et par John Houseman (qui veille au respect du rythme imposé). La relation entre « Mank » et le metteur en scène va s’avérer tumultueuse durant le processus de création du film.
Clairement un film fait par et pour des initiés. Je me targue d’être une cinéphile assidue et de connaître assez bien le Hollywood des 30’s mais j’avoue avoir parfois décroché, me sentant exclue du petit cercle. Les personnages sont par exemple appelés seulement par leurs prénoms et c’est le contexte qui permet de se dire : « ah oui ! Machin était sur ce film, il connaît forcément truc… », il y a des plans « gratuits » qui auraient mérité d’être traités (on découvre Welles avec un énorme pansement sur le nez au début sans explication, il s’avère qu’il le trouvait trop petit et faisait tout pour l’allonger)…
Le film est monté en « flash-back », il plutôt bien joué même si Gary Oldman est trop vieux pour le rôle selon moi (le film figure quand même dans plein de catégories sur la liste des grands favoris pour les Oscar) et j’ai une passion pour le N&B au cinéma mais, malgré tout cela, je suis un peu restée sur ma faim.
???? « Your Honor » de Peter Moffat avec Bryan Cranston, Hunter Doohan, Hope Davis… 10 X 60’ Showtime
À l’apogée d’une brillante carrière, un juge de la Nouvelle Orléans voit sa vie basculer le jour où son fils adolescent est reconnu coupable d’un délit de fuite après avoir causé un accident impliquant un parrain de la pègre.
Adaptée de la série israélienne « Kvodo » (que la France réadapte en 6 épisodes sous le titre de « Un homme d’honneur » avec Kad Merad et Gérard Depardieu sur TF1), l’affaire est rondement menée jusqu’à l’épisode 7 et puis après, plein de petites erreurs scenaristiques font que la tension qui nous tenait jusqu’alors se relâche (on voit bien que le Covid est passé par là et qu’il doit au bas mot manquer 2-3 épisodes (cette fichue manie qu’on les américains de tourner en 1/2 saison). Mais, ayant voulu sortir la série, coûte que coûte, il y a des scènes manquantes mais ils ont quand même tenté pour faire rentrer cette fin au chausse-pieds. Dommage ! Les acteurs et Cranston, en premier lieu, sont formidables. L’idée de départ, sans être inédite, est une belle trouvaille et permet de dérouler le drame et la spirale infernale.
La question est : jusqu’où iriez vous pour sauver votre enfant ? Lui va au bout du bout, reniant ses principes, sa vision de la justice, ses croyances. Mille fois on a envie de secouer le gosse, mille fois et une fois, le père remonte en selle. Pourquoi ? À vous de le découvrir. À celles et ceux qui s’interrogent : oui, Cranston fait oublier son rôle dans « Breaking Bad », en même temps la série a déjà 13 ans
???? « Euphoria » (épisodes spéciaux) de Sam Levinson avec Zendaya, Colman Domingo et Hunter Schafer 2 X 60’
Rue et Jules. Jules et Rue. Deux âmes sœurs perdues l’une dans son addiction à la drogue et l’autre en pleine transition…
Deux épisodes tournés en pleine crise sanitaire mais avec un réal qui a su en tirer profit…
Énorme claque tout comme l’entièreté de la S1 qui figurait en 2019 dans mon TOP 10. Les deux épisodes, bien que tournés en temps de Covid, sont d’une puissance hallucinante. Il s’agit de deux face à face, le premier entre Rue et son parrain et le deuxième entre Jules et sa psy. Zendaya ne joue pas, n’interprète pas, n’incarne pas… Elle EST ! L’actrice la plus douée de sa génération et plus encore, c’est elle. A l’instar de « Malcolm & Marie », c’est une vraie leçon de cinéma que nous donne la jeune comédienne de même pas 25 ans. C’est bouleversant. C’est désespéré. C’est sublime. Oui, forcément sublime ! Coup de cœur !!
« Clair de lune » : série télévisée américaine en un pilote de 90 minutes et 65 épisodes de 45 minutes, créée par Glenn Gordon Caron et diffusée entre le 3 mars 1985 et le 14 mai 1989 sur le réseau ABC.
Au Québec, la série a été diffusée à partir du 16 octobre 1986 sur le réseau TVA, et en France, à partir du 1er mars 1987 sur M6 jusqu’en 1993 et rediffusée à l’automne 2006 sur Paris Première, pour la première fois en version multilingue.
Avec Cybill Shepherd, Bruce Willis, Allyce Beasley
À la suite d’un revers de fortune, Maddie Hayes, une ex-mannequin, se retrouve directrice d’une agence de détectives privés dénommée « Clair de lune ». Entre deux enquêtes complètement loufoques, elle entretient des rapports affectifs ambigus et très conflictuels avec son unique collègue, David Addison.
J’ai tout aimé dans cette série dès le premier épisode ! Avec une mention spéciale pour les engueulades ! Parce que ce n’est que ça, au final, les « Addisoooon » hurlés, les « Not another word, not another sound, not another *bip* before we arrive » !, les « Topisto » lancés à tout va…
Ils se cherchent, se repoussent, se détestent, s’adorent, se désirent… On sait quel formidable tremplin à été cette série pour Bruce Willis. Moi, si je travaillais à la télé (ah ah ), je la remettrais à l’antenne.
Coup de d’alors et de toujours même si elle a pris quelques rides… mais quoi ? C’est beau aussi des rides ! CULTISSIME
???? « Dahlia » de Delphine Bertholon, Flammarion, 2021
Début des années 1990, dans le sud de la France. Lettie, quatorze ans, vit avec sa mère dans un mobile home et brûle secrètement d’être quelqu’un d’autre. Quand survient Dahlia, une fille un peu étrange, une ardente amitié se noue entre ces adolescentes que tout semble opposer. Dahlia a deux jeunes frères, des parents généreux, et Lettie voit dans le père de son amie l’homme idéal, celui qui lui a toujours manqué. Chacune envie l’autre ; qui sa tranquillité, qui sa famille joyeuse. Mais le jour où Dahlia lui confie un secret inavouable, Lettie ne parvient pas à le garder. La famille de son amie vole en éclats. Au milieu du chaos, le doute : et si Dahlia avait menti ?
Je lis relativement peu d’auteurs français (pour des raisons déjà expliquées mille fois lorsqu’on m’interroge) mais Delphine Bertholon en fait partie depuis « Twist » paru en 2008. C’est donc toujours avec impatience et excitation que j’attends « son petit dernier ». L’auteure, fidèle à elle-même, explore les thèmes qui lui sont si chers et qui émaille son œuvre. Elle offre à son lecteur une plongée dans les souvenirs d’adolescence de sa narratrice et l’occasion de « rattraper » un passé qui lui a échappé voilà pour le fond sans trop en dévoiler. Quant à la forme, le style est prenant, il y a de très jolies trouvailles et des formules qui font mouche. J’ai passé un très bon moment avec Dahlia et Laëtitia. Sorti depuis le 17/3 !!! Vous ne serez pas déçus
« Galerie Huberty & Breyne » expo X 3 (vue le 13/2/21)
1- À l’occasion de la sortie du quatrième et dernier tome de la série Ira Dei aux éditions Dargaud, Huberty & Breyne a le plaisir d’accueillir à Bruxelles, dans son espace Rencontres, le travail du dessinateur Ronan Toulhoat.
Une belle sélection de pages originales de ce nouvel album sera présentée, où l’artiste démontre avec brio son aisance au découpage dynamique et à l’encrage précis et énergique.
Ce sera également l’occasion d’admirer quelques planches spectaculaires issues des albums précédents de la série, ainsi que de nombreuses illustrations pour certaines inédites.
2- Du 5 au 27 février 2021, la galerie Huberty & Breyne met le cap à l’Ouest, direction l’Amérique du dessinateur Brüno. Inspiré par la contre-culture et les mythologies américaines, Brüno écrit, album après album, une certaine histoire de l’Amérique à partir de réalités sanglantes et violemment contradictoires. Plonger dans l’univers de Tyler Cross, de Vintage et Badass et de L’homme qui tua Chris Kyle, c’est découvrir un univers de polars, de faits divers, de codes graphiques frôlant l’abstraction et inventant une nouvelle forme de ligne claire faite d’à-plats noirs généreux. Brüno, aux côtés du scénariste Fabien NURY, explore les paradoxes du grand récit américain. Intitulée « America, America » en référence au film d’Elia Kazan, cette exposition rassemble pour la première fois une sélection de planches originales extraites de ces trois albums ainsi que des dessins inédits de Tylor Cross. Au-delà la mise en abyme du dessinateur et de ses obsessions américaines, l’exposition révèle la virtuosité du trait et de la justesse des cadrages imaginés par Brüno. Adoptant une ligne claire moderne, il construit un langage graphique puissant, synthétique, à la fois narratif et artistique.
3-Huberty & Breyne accueille à Bruxelles une sélection de planches issues de quelques-uns des plus beaux albums de Bob & Bobette. Son auteur Willy Vandersteen, considéré par Hergé comme « le Brueghel de la Bande Dessinée » est ainsi mis à l’honneur par l’entremise des emblématiques récits de sa période dite « rouge » : exotisme, hommage au comics, aventures en Belgique, référence cinématographique, fantaisie et Histoire se conjuguent pour proposer un divertissement de haute volée qui ont fait rêver et voyager plusieurs générations de lecteurs. Ouverte du 4 février au 20 mars, cette exposition présente une septantaine de planches réalisées de 1961 à 1970, une décennie des plus inspirantes pour l’un des piliers de la Bande Dessinée belge.
Je connaissais et avais lu, lorsque j’étais enfant, les « Bob et Bobette » que j’empruntais à la bibliothèque. De Brüno, je connaissais « Tyler Cross » prix de la BD du Point en 2013 et prix de la BD Fnac en 2014. Toulhoat, seulement Conan le Cimmérien. L’occasion de se plonger dans les univers de trois grands dessinateurs, chacun dans leurs styles.