Quelques brèves de Fabienne
S11 – 15 au 21 mars 2021
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
Toujours compliqué…
¯\\_(ツ)_/¯
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À voir ou à revoir :
???? « La mission », de Paul Greengrass avec Tom Hanks, Helena Zengel… 2021, Netflix
En 1870, le capitaine texan Jefferson Kyle Kidd se rend de ville en ville, pour informer les populations locales reculées. Il leur transmet les informations parues dans les journaux en les lisant à haute voix. Un jour, il rencontre une petite fille âgée de dix ans. Elle avait été enlevée par des Indiens et était restée otage pendant quatre ans. Le capitaine se charge de la ramener à sa famille.
Comme pour « The Dig », « Minuit dans l’univers » et d’autres que je vous épargne, tout est là mais la sauce ne prend pas et selon moi, cela pêche par le scénario. Les acteurs sont bons, les paysages superbes (ici c’est un western), le pitch alléchant et bien non, on s’ennuie ferme ! Je pense que les américains ne savent plus faire de films sans l’étape « visionnage auprès d’un panel » qui permet à tout moment de réécrire. Le studio, qui en général a le final cut, semble lâcher l’affaire et du coup c’est un sentiment de gâchis.
???? « La forme de l’eau », de Guillermo Del Toro avec Sally Hawkins, Doug Jones, Michael Shannon 2017
Elisa Esposito est muette. Elle travaille dans un laboratoire gouvernemental ultrasecret comme concierge. Elle mène une existence routinière et sans histoire mais sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres : l’existence d’une créature amphibie cachée dans l’un des bassins de l’établissement.
Énorme coup de cœur (dès sa sortie en salle) pour ce film inclassable, poétique et ambitieux. Le réalisateur rend hommage à La Belle et la Bête, aux vieux films d’horreur et dénonce la politique de Trump qui a, pendant 4 ans, accentué la peur de l’Autre. Beaucoup ont comparé Del Toro à Jeunet, soit. Pour ma part, j’y ai vu un film unique, un univers singulier et un chef d’œuvre.
Le film obtient de nombreux prix, notamment le Lion d’Or à la Mostra de Venise 2017 et quatre Oscars en 2018: ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et des meilleurs décors, ainsi que celui de la meilleure musique.
???? « Quelqu’un doit mourir » de Manolo Caro avec Alejandro Speitzer, Isaac Hernández, Carmen Maura 3 X 50’ Netflix
En Espagne, dans les années 1950. Gabino, un jeune homme de bonne famille, revient du Mexique, accompagné d’un danseur de ballet, Lázaro. Sa famille se réjouit de son retour, car elle a déjà prévu de le marier à une riche héritière.
Place au drame dans cette mini-série qui nous plonge dans la vie d’une famille espagnole conservatrice de l’après-guerre ! Sachant cela, pas facile d’être un héritier homosexuel face à une grand-mère meurtrière, à un père homophobe et une mère qui ne parvient pas à s’émanciper. Tout ça finit dans le sang ! Pas un énorme coup de cœur mais une bonne alternative aux séries du moment. À voir !
« Deux flics à Miami » de Anthony Yerkovich avec Don Johnson, Philip Michael Thomas, Saundra Santiago, Olivia Brown… 5 saisons. 108 X 52’ + 3 X 90’
Produite par Michael Mann, et diffusée entre le 16 septembre 1984 et le 25 janvier 1989 sur le réseau NBC. Elle met en scène les comédiens Don Johnson et Philip Michael Thomas dans la peau de deux inspecteurs, Sonny Crockett et Ricardo Tubbs, du MDPD.
Au Québec, elle a été diffusée sous le titre Miami à partir du 5 septembre 1986 sur le réseau TVA. En France, à partir du 19 septembre 1986 sur Antenne 2 en prime time À compter du 31 décembre 1989, La Cinq rediffuse la série et programme dans la foulée les inédits jusqu’au 10 novembre 1990. Rediffusion intégrale aussi toujours La Cinq jusqu’au 10 avril 1992 puis à partir du 9 juillet 1993 sur M6. En Belgique francophone, c’est la RTBF de fin 1984 à 1988 puis RTL-TVI dès 1988 au Luxembourg et en Lorraine sur RTL Télévision puis RTL TV de 1985 à 1993 qui diffuse la série sur le nom de Miami Vice.
Avec comme cahier des charges une série MTV cops, Deux Flics à Miami se différencie des autres séries policières par une mise en scène faisant constamment référence à la culture et à la musique new wave des années 1980, permettant d’approcher toute une génération MTV dans l’auditoire de la série.
James « Sonny » Crockett et Ricardo Tubbs sont deux inspecteurs du département du crime organisé (OCB) de la police de Miami (Miami-Dade Police Department). Ils agissent le plus souvent en civil et sous couverture, utilisant de fausses identités dans le cadre de leurs enquêtes. Crockett est un ancien footballeur américain ayant mis fin à sa carrière à la suite d’une blessure et vétéran de la guerre du Viêt Nam. Tubbs a quant à lui quitté New York pour Miami, à la recherche de l’assassin de son frère. Il s’engage ensuite au Metro-Dade et devient le partenaire attitré de Crockett.
Ils sont sous les ordres du lieutenant Martin Castillo, ancien agent de la Drug Enforcement Administration au Viêt Nam, un homme taciturne et vivant reclus. Ils peuvent également compter sur leurs collègues Gina, Trudy, Switek et Zito.
Mon plaisir du samedi soir quand je faisais du Baby-sitting ! J’ai adoré cette série « So 80’s » et il a évidemment été impossible pour moi d’aller voir la version en long métrage au cinéma. Sonny et Ricardo sont pour toujours et à jamais Don Johnson et Philip M. Thomas. Alors oui, elle n’est pas du tout féministe, plutôt violente et très « MTV » mais cette série fait partie de mon héritage télévisuel. Coup de d’alors !
Et dire que je connais Miami en vrai grâce à toi Baby Cake, Cynthia Legrand !!
???? « La carte des Mendelssohn » de Diane Meur, Sabine Wespieser / Le Livre de poche, 2015
« Je savais que Felix Mendelssohn le compositeur (1809-1847) était le petit-fils de Moses Mendelssohn le philosophe (1729-1786), et longtemps je n’en ai pas pensé grand-chose. Un jour pourtant, j’ai pensé à l’homme qui avait été le père du premier et le fils du second. Quel merveilleux sujet de roman, m’étais-je dit alors… » dit l’auteure.
Au retour d’un séjour marquant à Berlin, Diane Meur, fidèle à son goût pour les filiations, décide de mener l’enquête sur Abraham Mendelssohn, banquier oublié de l’histoire, qui servit de pont entre le Voltaire allemand et un compositeur romantique plus précoce encore que Mozart. Mais comment ne pas remonter d’abord à l’origine, à Moses, le petit infirme du ghetto, qui à onze ans maîtrisait Torah et Talmud, à quatorze ans partit seul sur les routes rejoindre à Berlin un professeur bien-aimé ? Comment, en pleines années 2010, ne pas se passionner pour cet apôtre de la tolérance, grand défenseur de la liberté de culte et d’opinion ? Et, accessoirement, père de dix enfants dont le banquier Abraham n’était que le huitième…
Happée par son sujet, la romancière nous entraîne dans son sillage dans une épopée incroyable sur les traces d’une famille hors du copain. Mais quelle érudition !! Quel livre !! Quelle romancière !! « La carte des Mendelssohn » est un livre que j’ai tardé à lire (il était dans ma bibliothèque depuis des années) et que je suis heureuse d’avoir à mon actif de lectrice aujourd’hui ! À la fois enquête familiale sur 8 générations, obsession méticuleuse d’une chercheuse, histoire d’un petit juif bossu né en 1729, de sa lignée et du monde (rien de moins), ce « roman » est une énorme claque (merci Cath d’avoir autant insisté pour que je le lise). C’est un coup de !
« Galerie Huberty & Breyne » expo X 3 (vue le 13/2/21)
1- À l’occasion de la sortie du quatrième et dernier tome de la série Ira Dei aux éditions Dargaud, Huberty & Breyne a le plaisir d’accueillir à Bruxelles, dans son espace Rencontres, le travail du dessinateur Ronan Toulhoat.
Une belle sélection de pages originales de ce nouvel album sera présentée, où l’artiste démontre avec brio son aisance au découpage dynamique et à l’encrage précis et énergique.
Ce sera également l’occasion d’admirer quelques planches spectaculaires issues des albums précédents de la série, ainsi que de nombreuses illustrations pour certaines inédites.
2- Du 5 au 27 février 2021, la galerie Huberty & Breyne met le cap à l’Ouest, direction l’Amérique du dessinateur Brüno. Inspiré par la contre-culture et les mythologies américaines, Brüno écrit, album après album, une certaine histoire de l’Amérique à partir de réalités sanglantes et violemment contradictoires. Plonger dans l’univers de Tyler Cross, de Vintage et Badass et de L’homme qui tua Chris Kyle, c’est découvrir un univers de polars, de faits divers, de codes graphiques frôlant l’abstraction et inventant une nouvelle forme de ligne claire faite d’à-plats noirs généreux. Brüno, aux côtés du scénariste Fabien NURY, explore les paradoxes du grand récit américain. Intitulée « America, America » en référence au film d’Elia Kazan, cette exposition rassemble pour la première fois une sélection de planches originales extraites de ces trois albums ainsi que des dessins inédits de Tylor Cross. Au-delà la mise en abyme du dessinateur et de ses obsessions américaines, l’exposition révèle la virtuosité du trait et de la justesse des cadrages imaginés par Brüno. Adoptant une ligne claire moderne, il construit un langage graphique puissant, synthétique, à la fois narratif et artistique.
3-Huberty & Breyne accueille à Bruxelles une sélection de planches issues de quelques-uns des plus beaux albums de Bob & Bobette. Son auteur Willy Vandersteen, considéré par Hergé comme « le Brueghel de la Bande Dessinée » est ainsi mis à l’honneur par l’entremise des emblématiques récits de sa période dite « rouge » : exotisme, hommage au comics, aventures en Belgique, référence cinématographique, fantaisie et Histoire se conjuguent pour proposer un divertissement de haute volée qui ont fait rêver et voyager plusieurs générations de lecteurs. Ouverte du 4 février au 20 mars, cette exposition présente une septantaine de planches réalisées de 1961 à 1970, une décennie des plus inspirantes pour l’un des piliers de la Bande Dessinée belge.
Je connaissais et avais lu, lorsque j’étais enfant, les « Bob et Bobette » que j’empruntais à la bibliothèque. De Brüno, je connaissais « Tyler Cross » prix de la BD du Point en 2013 et prix de la BD Fnac en 2014. Toulhoat, seulement Conan le Cimmérien. L’occasion de se plonger dans les univers de trois grands dessinateurs, chacun dans leurs styles.