Quelques brèves de Fabienne

 

 

S8 – 24 février au 1er mars 2020

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Deux  » de Filippo Meneghetti avec Barbara Sukowa, Martine Chevallier et Léa Drucker ???????????????????????? et ????️‍????
Nina et Madeleine sont profondément amoureuses l’une de l’autre. Aux yeux de tous, elles ne sont que de simples voisines vivant au dernier étage de leur immeuble. Au quotidien, elles vont et viennent entre leurs deux appartements et partagent leurs vies ensemble. Personne ne les connaît vraiment, pas même Anne, la fille attentionnée de Madeleine. Jusqu’au jour où un événement tragique fait tout basculer…
Une histoire très touchante servie par de merveilleuses comédiennes.
Tout le film invite au dialogue même si le sujet principal est l’impossible communication. Par peur d’abord puis à cause de la maladie ensuite.
L’accent d’une allemande qui parle français qu’est ce que c’est sexy !
J’ai passé un bon moment cinéma même si je suis un peu restée sur ma faim, puisque le cinéma c’est, peut être, avant tout, de proposer quelque chose de différent de la vraie vie ? Je m’attendais à un peu plus mais cette histoire d’amour est très belle.

A voir ou à revoir : 

???? « Vol au dessus d’un nid de coucou » de Milos Forman avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, Danny de Vito ???????? 1975
Pour échapper à la prison, le détenu du droit commun Randall P. McMurphy se fait interner en simulant la folie. Dès son arrivée à l’hôpital psychiatrique, il assiste aux traitements thérapeutiques dispensés par miss Ratched, l’autoritaire et tyrannique infirmière en chef dont il cherche à bouleverser les méthodes.
J’ai vu ce film à 15 ans et me souviens qu’il avait agi sur moi comme une espèce de catalyseur et m’avait intéressée aux différentes pathologies psychiatriques. Au sentiment d’injustice qui m’avait emportée alors, une nouvelle lecture, 30 ans après s’impose. Oui, le film est le reflet de son époque. Il n’empêche…
L’histoire, c’est Télérama qui la relate dans un article signé Anne Dessouant paru en 2018. L’occasion de rendre un hommage posthume à Kirk Douglas.
Je retranscris l’article de la journaliste : « Vol au dessus d’un nid de coucou, c’est l’histoire d’un chassé-croisé, de trois hommes qui se cherchent et courent après un roman. Par ordre d’entrée en scène : Kirk Douglas, Milos Forman et Michael Douglas, fils de. La genèse du film Vol au-dessus d’un nid de coucou, tourné en 1975, remonte aux débuts des années 1960, et si le film existe, il aura fallu quelques coïncidences, quiproquos, révolutions et plusieurs allers-retours, le cachet de la poste faisant foi.
New-York 1962 : à Broadway, Kirk Douglas joue pendant six mois le rôle de Randle McMurphy dans la pièce One Flew over the cuckoo’s nest. Il a acheté quelques années auparavant les droits du livre de Ken Kesey, auteur encore inconnu. Il veut le porter à l’écran mais il ne trouve pas de financement. C’est vrai que l’histoire peut faire peur : elle se déroule entièrement dans un hôpital psychiatrique et est racontée par un chef indien schizophrène… Dans un premier temps, Kirk Douglas adapte le livre pour la scène en changeant le narrateur : ce sera désormais un délinquant qui choisit d’être interné plutôt que d’aller en prison. Mais le sujet est encore jugé scabreux, trop avant-gardiste, et la pièce fait un flop.
Prague 1966 : Milos Forman, 34 ans, est considéré comme le chef de file de la Nouvelle Vague tchèque. Il a réalisé deux films qui ont été à l’affiche de plusieurs festivals étrangers, L’As de pique et Les Amours d’une blonde.
Arrivé à Prague pour une tournée de bienfaisance, Kirk Douglas est emballé par ces films et se dit que le réalisateur pourrait très bien adapter son livre fétiche à peu de frais. Il promet à Forman de le lui envoyer dès son retour à Los Angeles. Le réalisateur tchèque n’en revient pas, il a des étoiles dans les yeux… Mais ne reçoit jamais le livre. « Le salopard ! Kirk Douglas me fait tourner la tête en me parlant de Hollywood, et dès qu’il est parti, il m’oublie », se lamente-il.
De son côté, Douglas ne comprend pas le silence de Forman et lui racontera plus tard s’être dit : « Quel culot ! Je lui envoie le livre, et il n’a même pas la courtoisie de m’envoyer balader. » Incompréhension des deux côtés de l’Atlantique. Car le livre est bien parti mais a été stoppé à la frontière par les censeurs tchèques, car trop subversif.
Los Angeles 1973 : Depuis le printemps de Prague en 1968, Milos Forman est installé aux Etats-Unis. Il vient de réaliser un film sur la culture hippie, Taking off, qui a rencontré l’incompréhension du public et de la presse. Il cherche un nouveau projet et reçoit par la poste un li­vre, One Flew over the cuckoo’s nest, envoyé par le fils de Kirk Douglas, qui se lance dans la production. Sans rien savoir de l’échange raté des années 1960, Michael a donc envoyé à Milos le livre que Kirk veut adapter depuis plus de dix ans maintenant. Quand les liens du sang croisent les services postaux…
Le malentendu entre les deux hommes est levé et Forman est enthousiaste. Pourtant, ses amis lui déconseillent de s’y attaquer, le trouvant trop américain. Forman s’emporte : « Pour vous, ce livre c’est de la littérature, mais pour moi c’est la vie ! J’ai vécu ce livre. Le Parti communiste était mon infirmière Ratched ! ». Evidemment le lien avec l’oppression et l’autoritarisme communiste semble évident — et n’était pas pour déplaire aux Américains… —, mais le réalisateur tente de répondre à une interrogation plus générale : « À quel moment un individu qui met en cause l’autorité cesse-t-il d’être un héros et devient-il un fou ? Et vice versa, ou les deux à la fois ? »
Le tournage peut enfin commencer. Le film raflera cinq oscars (film, scénario, réalisateur, acteur et actrice) et vaudra à Milos Forman de recevoir un mot de Frank Capra, lui-même cinq fois oscarisé pour New York-Miami en 1935 : « Bienvenue au club ! » ».
Coup de  toujours.

???? « The Deuce » de Georges Pellecanos avec James Franco, Maggie Gyllenhaal, Emily Meade, Chris Bauer… 8 X 52’ S3 HBO ????????
Décembre 1984. Alors qu’il se promène à Times Square avec sa compagne, Abby Parker, Vincent Martino commente l’avancée soudaine prise par le chantier du Marriott Marquis, après sa brutale interruption causée par la crise fiscale de 1975. « C’est comme si on bâtissait le Taj Mahal dans une chiotte ! », ironise-t-il, en assurant que l’ouverture prochaine de ce palace ne changera rien à la morphologie d’un quartier aussi coriace qu’un « cafard ». Dubitative, Abby estime pour sa part que les « investisseurs » savent sans doute ce qu’ils font, avant d’observer que le légendaire théâtre Helen Hayes de Broadway a été rasé pour permettre l’érection de ce gigantesque complexe hôtelier. Quelle preuve plus accablante de son aveuglement que de retrouver Vince 35 ans plus tard, en 2019, dans ce même hôtel, où il vient d’élire domicile pour assister au mariage de son neveu ? Entretemps, l’ex-barman en cheville avec le clan Gambino s’était retiré en Floride, aliéné par sa propre ville, cet éternel palimpseste aujourd’hui réécrit par un autre syndicat du crime – le lobby de l’immobilier. Apprenant dans le Daily News le décès (et la consécration tardive) d’une vieille connaissance, Vince s’aventure ensuite sur la 42ème, aussi décati qu’un mafieux de The Irishman à l’heure des regrets. Et de distinguer dans la foule les visages familiers de ceux et celles qui faisaient autrefois commerce de leurs corps ou de ceux des autres ; sur le carré de trottoir qui leur tenait alors lieu d’enseigne.
Depuis le premier épisode de la S1, la série tient du réalisme documentaire. Nous sommes maintenant dans les 80’s et le paysage new-yorkais est en train de changer. La pornographie ne se montre plus dans la rue, le SIDA fait rage…
Les critiques n’ont pas toujours été tendres et je ne partage absolument pas ce point de vue. Très belle 3e et dernière saison et magnifique ultime épisode qui convoque les fantômes. Coup de ❤️ ! Sans doute ici ma première série du TOP 10, 2020…

???? « Un enfant », de Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne, Grasset, 2019 ????????
Le 4 novembre 2016, Victor, âgé de treize ans, fait une violente chute de dix mètres. Apprenant la nouvelle, ses parents se précipitent sur les lieux de l’accident. Redoutant la tragédie, sa mère, médecin, assiste impuissante à ses derniers instants. Victor ne survit pas. Ce tragique événement a marqué à jamais chacun des membres de cette famille, car Victor avait un frère et trois sœurs. Comment vivre avec à l’esprit, avec au cœur, ce drame inexprimable qu’est la mort d’un enfant ?
Son père et sa mère décrivent dans des chapitres alternés les sentiments successifs et parfois mêlés de désespoir, de rage, de désemparement, d’absurde. Dans ce lent travail de deuil de plusieurs mois, les plus infimes détails viennent réveiller la douleur, comme quand, allant un jour au cinéma, Patricia et Francis voient un siège vide à côté d’eux : le siège qu’aurait dû occuper Victor. Dans leur tentative passionnée de dire l’indicible, l’un et l’autre expriment à leur enfant perdu, au plus près de ce qu’ils ont ressenti, l’amour inconditionnel qu’ils lui portent, la colère qui les possède, l’impuissance face à l’impitoyable vie qui continue, le déni parfois, mais surtout et d’abord, le manque, le terrible manque, qui, deuil ou non ne cesse jamais. Si ce livre est un chant d’impuissance, il est aussi celui de l’espoir : dans chaque mot, dans chaque frisson provoqué par les phrases et leur déchirante vérité, la présence de Victor demeure, palpable, vivante, et qui donc finit par redonner à Patricia et Francis l’envie de vivre, pour eux, pour lui.
Victor, Patricia et Francis Van de Woestyne sont entrés dans ma vie l’année passée lorsque je suis devenue la première lauréate du Prix Victor, fonds créé par ses parents pour perpétuer sa mémoire et son amour des livres. Bien sûr, je connaissais le drame qu’ils avaient vécu. À la lecture de ce récit bouleversant écrit conjointement, j’ai découvert (vraiment) quelles personnes ils étaient : quelle mère, quel père, quel couple, quels parents. Il n’y a aucun mot pour décrire l’indescriptible et pourtant ils le font ici avec leurs tripes, leur sang et leur cœur. Un témoignage fort qui ne peut laisser indifférent et la découverte en filigrane d’un enfant, le leur. Victor.

???????? « Gruffalo », de Julia Donaldson, illustré par Axel Scheffler ????????
Le livre suit les aventures d’une souris qui traverse la forêt et qui lors de chaque rencontre « périlleuse » qu’elle fait, prétend qu’elle attend le Gruffalo, un personnage qu’elle pense inventer de toute pièce…
Quoi de mieux pour donner confiance en soi à un enfant que de voir un monstre se faire ridiculiser par plus petit que lui ? Une écriture en alexandrins très rythmée, une musicalité qui transporte… un texte ritournelle donc servi par de très jolies illustrations. Un classique qui a fêté ses 20 ans mais n’a pas pris une ride !

???? « Edmond » d’Alexis Michalik avec Ary Gabison, Alice Allwright, Adrien Melin, Théâtre du Palais Royal ????????
Edmond Rostand n’a pas encore 30 ans, plus un sou, deux enfants, des angoisses et pas d’inspiration. Au bout du bout du rouleau, en désespoir de cause, il propose à l’immense acteur Constant Coquelin une comédie héroïque. En vers ! Le seul souci est qu’elle n’est pas encore écrite. Et qu’il s’est engagé à la livrer pour les fêtes. Il ne lui reste que quelques mois, et il a promis à Coquelin un chef-d’œuvre. Rien de moins ! Alors, il se met au travail avec acharnement. Jour et nuit, s’inspirant des jalousies des uns, des peines de cœur des autres, des querelles de tous, il écrit une pièce à laquelle personne ne croit, et qui doit devenir un monument. Il a donné sa parole. Pour l’instant, il n’en a que le titre : Cyrano de Bergerac !
C’est ce qu’on appelle du théâtre de troupe dans la grande tradition du 19e siècle. « Edmond » c’est tout ce qu’on aime chez Cyrano. La vitalité, la fièvre, la drôlerie, le charme et… le panache. Une pièce enlevée, récompensée par 5 Molières et un engouement du public qui ne se tarit pas, on comprend pourquoi ! La nouvelle pièce du beau gosse du théâtre français « Une histoire d’amour » est aussi à l’affiche. Bon amusement.

???? « What about us » Pink, label RCA records 2016 ????????
La da da da da, la da da da da
Da da da
We are searchlights, we can see in the dark
We are rockets, pointed up at the stars
We are billions of beautiful hearts
And you sold us down the river too far
What about us?
What about all the times you said you had the answers?
What about us?
What about all the broken happy ever afters?
What about us?
What about all the plans that ended in disaster?
What about love? What about trust?
What about us?
We are problems that want to be solved
We are children that need to be loved
We were willin’, we came when you called
But, man, you fooled us, enough is enough, oh
What about us?
What about all the times you said you had the answers?
What about us?
What about all the broken happy ever afters?
Oh, what about us?
What about all the plans that ended in disaster?
Oh, what about love? What about trust?
What about us?
Oh, what about us?
What about all the plans that ended in disaster?
What about love? What about trust?
What about us?
Sticks and stones, they may break these bones
But then I’ll be ready, are you ready?
It’s the start of us, waking up, come on
Are you ready? I’ll be ready
I don’t want control, I want to let go
Are you ready? I’ll be ready
‘Cause now it’s time to let them know
We are ready, what about us?
What about us?
What about all the times you said you had the answers?
So what about us?
What about all the broken happy ever afters?
Oh, what about us?
What about all the plans that ended in disaster?
Oh, what about love? What about trust?
What about us?
What about us?
What about us?
What about us?
What about us?
What about us?
What about us?

Cette chanson me « flingue » à chaque fois… Qu’en est-il… ?

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