Quelques brèves de Fabienne
S46 – 16 au 22 novembre 2020
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
Toujours compliqué…
¯\_(ツ)_/¯
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À voir ou à revoir :
???? « American History X » de Tony Kaye (David McKenna au scénario) avec Edward Norton, Edward Furlong, Beverly D’angelo…. 1998
Deux frères, Derek et Daniel (Danny) Vinyard qui vivent à Venice Beach, en Californie, sont deux jeunes étudiants intelligents et charismatiques. Derek rejoint le mouvement skinhead néonazi à la suite de la mort de son père pompier, tué par un dealer noir alors qu’il tentait d’éteindre un incendie dans un ghetto de Los Angeles. Un soir, Derek tue lui-même deux délinquants noirs qui tentaient de voler la voiture de son défunt père. Il est par la suite condamné à trois ans de prison pour homicide volontaire. Danny se retrouve influencé par l’idéologie de son aîné, mais Derek est libéré de prison et désormais radicalement transformé par son incarcération, il tente d’empêcher son frère d’emprunter la même voie que lui.
Comment devenir un « homme » dans une Amérique gangrénée par le racisme ? À travers l’histoire de deux frères, l’un violent, torturé et en colère, l’autre juste paumé qui, par manque de réflexion, de curiosité et peut-être d’intelligence va emboîter les pas de son frère aîné pour donner sens à sa vie, le réalisateur va nous plonger au cœur du mal. Il s’agit d’une réflexion sur son existence même et pourquoi, il est si facile d’y adhérer…
Dans la lignée de 1984 de George Orwell ou d’Orange Mécanique de Stanley Kubrick (ce n’est pas moi qui compare mais de nombreuses critiques auxquelles je me range), American History X est un film coup de et coup de d’alors et de toujours, tant 20 ans après, rien n’a changé !
???? « I may destroy you » de et avec Michaela Coel, Weruche Opia et Paapa Essiedu 12 X 50’ BBC1 et HBO
La série se déroule à Londres et met en vedette Coel dans le rôle d’Arabella, une jeune femme qui cherche à reconstruire sa vie après avoir été violée.
Cette série porte un regard (de l’intérieur) sur ces Digital Natives (Génération Y ou Millennials comme on les appelle dans les media) en perdition. Rien a priori ne m’attire dans ce genre d’histoire, leurs vies étant à 100000 lieues de la mienne et de la « période jeune adulte » que j’ai vécue. Branchés en permanence sur les réseaux sociaux, déconnectés de leurs corps jusqu’à ce que leurs esprits s’écroulent, difficulté à se concentrer et à aller au bout d’un projet, soutenus par des gens qui croient en eux (ici une éditrice et des agents littéraires) mais infoutus de respecter des délais, incapables d’analyser ce qui leur arrive sauf s’ils le voient (à travers des écrans de préférence) chez quelqu’un d’autre et en prennent alors conscience, cette série en 12 épisodes est à l’image de cette génération : brillante mais incomplète. J’ai aimé les 3/4 et lâché sur les 3 derniers épisodes mais qui sont, pour le coup, d’une cohérence absolue avec tout ce que j’ai ressenti plus haut. J’ajoute qu’il s’agit aussi et surtout d’une réflexion sur le consentement et que, quels que soient ton mode de vie et ta sexualité (qu’importe si tu te drogues à outrance, picoles à perdre connaissance et couches avec n’importe qui, n’importe quand et n’importe comment)… « NON », c’est « NON » ! À voir et donc…
???? « L’aliéniste » de Caleb Carr avec Dakota Fanning, Luke Evans et Daniel Brühl. 8X 50’. S2. Netflix
New York City, 1897. Sara Howard a ouvert une agence de détectives privés d’avant-garde. Elle collabore à nouveau avec l’incroyable aliéniste Dr. Laszlo Kreizler et le journaliste du New York Times John Moore pour retrouver l’enfant kidnappée d’un dignitaire espagnol.
Toujours adapté des romans (ici, L’ange noir des ténèbres), le récit reprend en juin 1897. Résolument plus féminine et féministe (puisque Sara prend cette fois le devant de la scène et que très vite les soupçons se portent sur une femme), cette saison, sans être extraordinaire, se laisse regarder sans déplaisir. Les décors sont toujours incroyables et le casting (personnages secondaires) réussi. Enquillez les deux saisons si vous pouvez et si jamais vous avez vu la S1 (il y a un moment comme moi), pas de panique, les previously sont très bien faits pour vous remettre en tête les relations entre les personnages !
???? « Basilico » de Giulio Macaione, Ankana
Comme beaucoup de mères, Maria aurait aimé avoir plus de nouvelles de ses cinq enfants de son vivant. Mais aujourd’hui, la voilà de nouveau au centre de leurs attentions. Ils sont tous réunis, autour de son cercueil. Les souvenirs remontent à la surface, les secrets aussi… Des secrets que Maria aurait préféré emporter dans sa tombe…
J’ai retrouvé avec plaisir la plume et les dessins du jeune artiste italien. Rien n’est plus intéressant que les histoires de famille quand il ne s’agit pas de la nôtre. À vivre avec une italienne, et étant à 1/2 italienne moi-même, j’ai compris très vite la splendeur du basilic et de la sauce tomate . Ici aussi on mange, on pleure, on règle ses comptes ! À l’italienne, Mama mia ! Coup de et si après vous n’avez pas envie de manger une pizza ou des spaghetti alors, c’est que je n’ai pas réussi à vous donner envie !
???? « Middlewest » de Skottie Young et Jorge Corona Volume 1 Anger /
Abel est un jeune garçon qui vit avec son père dans un camp de mobil-homes en plein cœur du midwest américain. Sa mère les a abandonnés lorsqu’il était plus jeune et il est en butte à la violence de son père. Lors d’une énième confrontation, la tempête se lève et il semble à Abel que son père se transforme en monstre-tornade. Abel s’enfuit, mais le monstre le touche en pleine poitrine, y laissant une étrange marque lumineuse. Accompagné de son ami, un renard qui parle, le jeune garçon va ainsi partir à la découverte d’un monde fantastique qui les mènera notamment dans un cirque itinérant où ils rencontreront une jeune fille mal embouchée et son robot.
Une sorte de « conte de fées » avec sa part de fantastique et d’horreur magistralement scénarisée par l’américain et sublimement illustrée par le vénézuélien. Une odyssée identitaire d’un jeune garçon à la recherche de la vérité sur son existence. Tout un programme.
Selon Comics.blog, Middlewest peut faire aussi figure de version moderne du Magicien d’Oz, que Young a illustré en son temps chez Marvel. Le renard qui parle fait immanquablement penser à St Exupery et son Petit Prince, tout comme leur relation peut sembler proche de celle de Calvin & Hobbes. Bref, l’enfant et son imaginaire est le centre du sujet.
Que de références donc…
C’est aussi un coup de pour moi !
???? « Touiller le Miso » de Florent Chavouet, Ed. Picquier
Au Japon, Florent est autant dessinateur que poète. Toujours prêt à nous surprendre. Il est sensible à l’inattendu et goûte avec gourmandise un simple rien pris sur le vif. Il vole des pierres dans un jardin, considère un compteur électrique et une fenêtre à contre jour, caresse un petit chien qui boit, encourage un filet de maquereau… Ce qu’il aime, ce sont des instants de vie fugaces ; et ce qu’il préfère, c’est donner vie à une étiquette de fruit ou une carte de géographie. Ces petites choses ordinaires et souvent incongrues qui nous émeuvent le temps d’un regard sont pour lui autant de détails révélateurs qu’il sait amplifier au point de pouvoir tirer parti de l’éternité d’un kaki. Tout est déjà là, il faut simplement le voir.
Magnifique roman graphique qui nous transporte avec poésie et beauté au Pays du Soleil Levant . Il s’agit d’aborder le Japon à renfort d’Haïkus et de dessins. Il y en a partout, c’est foisonnant, ça fait du bien à l’œil, à l’âme et au ventre. Moi, je touillerais bien le miso !
Coup de pour ce « livre » plein de poésie et de gourmandise ! Ne passez pas à côté, vous le regretteriez…
???????? « Un peu beaucoup » d’Olivier Tallec Pastel
C’est fragile un arbre, il faut en prendre bien soin. Il faut s’en occuper comme d’un ami. Mon arbre et moi, on s’occupe bien l’un de l’autre. Parfois, il me donne une de ses pommes de pin. Une c’est peu, mais attention, toutes c’est beaucoup. Il faut trouver le bon équilibre. Mais si un jour il n’a plus de pommes de pins, il y aura encore ses épines, ses branches ou ses racines…
C’est fragile un arbre. Il faut les protéger et ne pas scier la branche qui nous nourrit. L’aventure que va vivre ce petit écureuil est une belle métaphore de la société d’aujourd’hui qui veut tout, tout de suite, sans penser aux autres ni au(x) lendemain(s). À découvrir.
« Si j’étais elle » de Julien Clerc 2000 (Paroles Carla Bruni) © Sony/ATV Music Publishing LLC
Si j’étais elle
Je saurais dire tant de ces choses
Tant de ces mots qu’elle ne dit pas
De sa voix douce à en frémir
Si j’étais elle
Je ne voudrais pas de tous ces songes
De tous ces drôles de mensonges
Qu’elle s’invente pour s’enfuir
Mais il n’y a qu’elle
Qui sait se taire ainsi
Et elle se cache dans ses silences
Comme une toute petite fille
Mais il n’y a qu’elle
Qui sait se fuir comme ça
Et elle s’allonge dans son absence
Tout contre moi tout contre moi.
Si j’étais elle
Je ne chercherais pas tellement d’excuses
Paroles vaines et vains refuges
Tristes armes de combat
Si j’étais elle
Je n’aimerais pas me voir souffrir
À en crever à la maudire
Pour tout ce mal qu’elle pose là
Mais il n’y a qu’elle
Qui sait se taire ainsi
Et elle se cache dans ses silences
Comme une toute petite fille
Mais il n’y a qu’elle
Qui sait se fuir comme ça
Et elle s’allonge dans son absence
Tout contre moi tout contre moi.
Si j’étais elle
Je laisserais que tout se glisse
Que tout se passe et très en douce
C’est qu’elle est douce croyez-moi
Si j’étais elle je voudrais bien juste pour voir
Juste pour rien, juste comme ça, comment ça serait.
Cet amour-là
Si j’étais elle
Si j’étais elle
Si j’étais elle
Si j’étais elle