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Jonathan vient d’abimer sa voiture sur la route et se retrouve dans un café afin de contacter un garagiste susceptible de le dépanner. Mais ce ne sera pas sans peine : le Pub Royal où il atterrit, étonnamment achalandé, pourrait bien être sa destination finale… Le propos est dur, pas d’happy end et pourtant… l’énergie est là, et la joie aussi. Celle d’entendre tous ces titres qui constituent une page de nos vies.

Pour ceux qui ne les connaissent pas, le groupe québécois des Cowboys Fringants surprend par son nom, « le plus horrible et le plus affreux » comme me le confiait Jean-François Pauzé dans l’entretien qu’il m’a accordé pour le Elle Suisse. « Tout est parti d’une blague qui a trop bien fonctionné ». Leur succès au Québec et dans toute la francophonie est en effet allé grandissant durant trente ans, les quatre artistes fédérant autour d’eux un public hyper enthousiaste, fidèle à tous leurs rendez-vous scéniques, toujours exceptionnels. La disparition du chanteur Karl Tremblay en novembre 2023 a laissé tous leurs fans éplorés, au point de susciter un émoi incroyable Outre-Atlantique.

« Pub Royal » est donc l’occasion de réentendre un certain nombre de leurs succès dans une énergie toujours bien présente même si différente de celle émanant du groupe. Les acrobates y sont pour beaucoup et contribuent, avec la musique et la mise en scène, au plaisir éprouvé. L’Arena de Genève hier soir était complet et l’émotion aussi, énorme, tant les textes, indissociables de l’histoire du groupe, nous saisissent, comme La fin du show, Les Etoiles filantes… Il y avait un certain réconfort à vivre ce moment tous ensemble, le Cowboy fringant sur scène lors du rappel et voir les avions de papier s’envoler, encore.