???????? « L’usage du monde » Théâtre de Carouge, jusqu’au 26 janvier 2024
« Même si l’abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu’il n’existe pas de chemin sans terme. Ne sois pas triste ». Ces vers d’un poète persan du XIVe furent inscrits sur la portière de la Fiat Topolino que Nicolas Bouvier utilisa avec son ami Thierry Vernet pour effectuer le long voyage entrepris depuis Genève jusqu’en Asie en 1953 et qui donna lieu à ce classique de la littérature : « L’usage du Monde ».
Un livre aujourd’hui admirablement adapté au théâtre sur une idée originale de Samuel Labarthe et mis en scène par Catherine Schaub. La pièce est à voir en cette fin d’année au Théâtre de Carouge.
Nicolas Bouvier éprouva très jeune l’envie de découvrir le monde et après quelques reportages effectués à l’étranger, sa licence de lettres en poche, il décida avec un ami peintre, à tout juste 22 ans, de quitter sa Suisse natale pour se rendre au Japon. Il n’avait alors qu’une Remington, un enregistreur, un accordéon, et une petite somme lui permettant de vivre trois mois. C’est à bord de leur petite auto que les deux amis parcoururent les Balkans, l’Anatolie, le Pakistan durant deux années. Après s’être quittés à Kaboul, Nicolas Bouvier continua seul pendant encore presque deux ans. C’est cette première partie du voyage qu’il raconte dans son ouvrage, illustré par les croquis de Thierry Vernet.
« L’usage du monde » a d’abord été refusé par plusieurs éditeurs pour finalement être publié à compte d’auteur en 1963. Mais ce n’est qu’en 1992, alors réédité par Payot, qu’il devint un best seller, le livre faisant référence en matière de voyage.
Samuel Labarthe lui rend aujourd’hui hommage le portant avec grâce et élégance sur la scène du théâtre de Carouge, dans une pièce jouée au printemps dernier à Paris. L’acteur nous transporte sur les routes empruntées par l’écrivain voyageur, à la découverte des pays traversés et de leurs habitants. Un jeu audacieux et une mise en scène originale enrichie par la projection des dessins de Thierry Vernet, de photos du voyage et d’une très jolie bande son, donnent corps à ce voyage immobile.
Temps fort : l’échange entre l’acteur et François-Henri Désérable le 7 décembre à la Société de lecture. L’auteur a emprunté à son tour l’itinéraire de Nicolas Bouvier à la fin de l’année 2022 : un périple de 6 semaines en Iran qui a donné lieu à un magnifique récit : «L’usure d’un monde».
????J’ai eu l’occasion d’échanger avec Samuel Labarthe pour le ELLE SUISSE. Vous pouvez retrouver nos échanges ici