​de Jeanne Herry

🎬 Je verrai toujours vos visages | Jeanne 𝗛erry | 𝟮𝟬𝟮𝟯 |  avec Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche, Denis Podalydès et Miou-Miou
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Un cercle. D’un côté, trois victimes. L’une a été braquée dans un supermarché, l’autre a subi un vol à l’arraché et a été traînée dans la rue. Quant au dernier, il a cru perdre sa fille lors d’un home jacking. De l’autre, des auteurs d’infractions similaires. Au centre, des médiateurs, professionnels et bénévoles qui, après plusieurs mois de travail avec chacun d’entre eux, vont tenter cette prise de contact, pour essayer d’apaiser, de réparer, prévenir, mieux que ne pourrait le faire la prison. C’est ce que l’on appelle la justice restaurative ou restauratrice selon les pays. Créer les conditions d’un dialogue possible pour, peut-être parvenir à retrouver une certaine confiance, apaiser une colère ou faire prendre conscience de la gravité de certains faits. Leur réalisation concrète n’est pas vraiment le propos. La réalisatrice se concentre essentiellement sur chacun des personnages et analyse leur ressenti et leurs évolutions au contact des paroles des autres. Cette forme de justice novatrice, encore peu développée car très coûteuse, est particulièrement convaincante.
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Le film de Jeanne Herry- qui m’avait déjà fortement impressionnée avec son premier long métrage, « Pupille » (où l’on retrouve aussi Élodie Bouchez, Gilles Lellouche…) en témoigne. Zéro effet spéciaux ici, rien de sensationnel et d’artificielet et on est touchés comme rarement. Un film profondément humain. Plusieurs des acteurs sont extraordinaires, Adèle Exarchopoulos en premier lieu, en jeune femme victime d’inceste. J’ai beaucoup aimé aussi le personnage qu’incarne si bien Gilles Lellouche, et Raphaël Quenard, tout en délicatesse… Très beau film aux allures de documentaire et, sur le même sujet, le livre « Impardonnable » de Mathieu Ménégaux.