Puisque l’eau monte – Adélaïde Bon

Une femme erre dans la nuit vêtue d’un simple pyjama, d’un manteau et d’un sac en bandoulière. Pressée, elle cherche désespérément une cachette, un coin où (s’) ensevelir. C’est pourtant chez elle qu’elle se réveille au petit matin, perdue.

Sybille, 28 ans, est à la tête du développement d’une entreprise. Originaire de Rouen, elle est venue s’installer à Paris et s’est accrochée à son travail – où elle s’est révélée particulièrement performante –, à sa précieuse amie Nour et à son conjoint Maxime. Parvenue à un équilibre certain, un événement va pourtant tout faire basculer, la faire sombrer et lui donner le sentiment de se noyer. Lorsqu’elle réalise être enceinte, elle décide en effet de mettre un terme à cette grossesse sans rien en dire au futur père qu’elle s’apprête à épouser. Comment expliquer ce rejet viscéral, cette impossibilité inéluctable de donner la vie?

Pour tenter de surmonter cette épreuve, résister à la noyade et aux silences assourdissants, en particulier concernant la dépression chronique de sa mère, Sybille repart aux sources et tente de faire la lumière sur son récit familial complexe, empli de non-dits, de traumas transgénérationnels. Une histoire de femmes, de transmission, de quête d’identité, de violence des hommes, où l’eau est partout présente. Tantôt menaçante, tantôt protectrice, elle innerve tout ce livre, premier roman époustouflant au style remarquable d’Adélaïde Bon après son formidable récit autobiographique «La petite fille sur la banquise».

À propos de l’auteure

Adélaïde Bon est autrice, comédienne et codirectrice de la compagnie de théâtre Une chambre à soi. Elle a écrit La petite fille sur la banquise, récit des conséquences d’un viol subi enfant (Éditions Grasset, 2018). Il a été traduit en sept langues et a reçu le Prix des Lecteurs du Livre de Poche en 2019. Elle a également coécrit Par-delà l’androcène (Éditions du Seuil, 2022), ainsi que Sous nos regards.

Quelques pages en extrait du livre :