L’étreinte – Flavie Flament

 

Envie de douceur ? Besoin d’une lecture réconfortante à l’heure de la distanciation sociale et des gestes barrière ? Embarquez avec Flavie Flament dans « L’Etreinte », un roman sensible sur la naissance du sentiment amoureux lorsqu’il se retrouve contraint.

 

Éditeur : JC Lattès

Nombre de pages : 180

Parution : Septembre 2020

Prix : 18,90 €

Version ebook disponible

Une bousculade dans une boulangerie, quelques mots échangés et deux regards qui s’accrochent, se reconnaissent. Un premier rendez-vous, le temps de réaliser qu’une belle histoire commence et… survient le confinement. Emma et Augustin se retrouvent alors séparés, à des kilomètres de distance. Que faire de ces sentiments naissants à l’heure où l’on se retrouve empêché de les exprimer comme on a coutume de le faire ?

Loin d’être un roman sur l’amour au temps du confinement, Flavie Flament interroge plus largement, avec « L’étreinte », le sentiment amoureux et le besoin de l’autre, à un moment très précis et qui fait tout l’intérêt de ce livre, celui où le contact charnel se révèle impossible.

On a souvent parlé ici du sort des livres parus juste avant le confinement, demeurés dans des cartons fermés au fond de librairies aux rideaux fermés, moins de sentiments amoureux soudain bridés. Mais pas figés… Car les mots, eux, ne sont aucun cas confinés. Et Emma et Augustin vont en user durant les longues semaines de séparation imposée. Le temps pour Emma, narratrice de cette histoire, d’une introspection.

Quarante ans, maman de deux garçons nés de pères différents, elle est restauratrice de tableaux. Son mantra :

« Pas d’attachement, pas de chagrin. Pas d’engagement, pas de désillusions. Pas de passion, pas de violence, pas d’alcool, pas de drogue » : 

un rapport complexe aux hommes auprès desquels elle semble n’avoir eu de cesse de rechercher la consolation même si certains lui ont fait beaucoup de mal. Le confinement différant les retrouvailles physiques, Emma va s’investir dans une relation épistolaire par SMS interposés, lui permettant d’étirer le temps et d’explorer un langage qui lui est cher :

« Certains tombent amoureux d’un regard, d’une voix, d’une bouche, d’un cul, d’une main. Moi, je tombe amoureuse des mots. Le reste vient dans un second temps ».

© Antoine Flament

Pour autant, une relation suspendue, s’inscrivant dans une temporalité originale, peut-elle survivre à l’absence d’étreinte ? « Eternité est l’anagramme d’étreinte », disait Henri de Montherlant joliment cité en épigraphe de ce livre…

De Flavie Flament, je n’avais que l’image de la journaliste, animatrice d’émissions radio-télévisées, que j’écoute ou regarde peu. Une image simplement, superficielle. Et puis il y avait eu « La Consolation », récit dans lequel elle révèle le viol qu’elle subi à l’âge de 13 ans, commis par le photographe David Hamilton, lequel a d’ailleurs mis fin à ses jours avant de devoir rendre des comptes à ses victimes et à la justice. J’ai alors admiré le courage que cette femme publique avait eu de livrer ainsi son histoire et faire véritablement bouger les lignes, comme Vanessa Springora avec « Le Consentement », mais bien avant #metoo. Son témoignage a en effet permis l’allongement des délais de prescription des crimes sexuels sur mineurs en France, une avancée majeure pour nombre de victimes.

 

Quelques posts sur les réseaux, des mots lus ou paroles entendues m’ont fait pressentir peu à peu une personnalité extrêmement attachante, impression clairement confirmée par la lecture de son nouveau roman « L’étreinte » et l’échange que j’ai eu la chance d’avoir avec elle dans le cadre des rencontres d’ « Un endroit où aller ». Une vague d’émotions et de sensations qui m’a emportée, au-delà de ce que j’imaginais. Un roman extrêmement sensuel, doux, puissant comme un désir qui monte et une étreinte charnelle, essentielle.

« Il n’y a qu’une chose qu’on ne peut faire seul dans la vie : c’est étreindre ».

© Antoine Flament

À propos de l’auteur

Flavie Flament est journaliste radio sur RTL. Elle est l’auteur des Chardons (Le Cherche Midi, 2011), témoignage sur la violence conjugale, et de Lulu la Mouette (Mango, 2015). En 2016, elle publie La Consolation (JC Lattès) qui a permis d’allonger le délai de prescription relatif aux crimes sexuels commis sur mineurs. 

Elle a lancé, durant le 2e confinement, des live instagram quotidiens À nos étreintes, devenus hebdomadaires : rendez-vous sur son compte les mercredi à 19h : @flavieflamentoff.

 

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