Un bref séjour dans mon Est à moi, un peu moins à l’Est que « Le Grand Est », fut l’occasion de découvrir cet album signé Nicolas Mathieu.

Réduire les coûts, rationaliser, renforcer… il en va parfois de certains territoires comme d’entreprises : on fusionne pour rendre une région plus performante. Ainsi, en 2015, une réforme territoriale d’envergure a été décidée par l’Etat français et la Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine est devenue la Région Grand Est. L’observation qu’en fait l’auteur ne surprend pas tant elle s’apparente à ce qu’il décrit en particulier dans son roman « Connemara » : une fusion administrative et bureaucrate faisant peu de cas des personnes vivant sur ces territoires.

Mais très rapidement, il observe comment cette nouvelle région inventée de toutes pièces, fruit d’une décision politique, est finalement entrée dans les mœurs, dépassant le simple vocable pour devenir une réalité et même, une identité partagée.

Sans juger de l’opportunité de cette transformation, il décrit ce que recouvre pour lui ce « coffre énorme » empli de souvenirs divers. Loin d’être un guide touristique et encore moins un plaidoyer pour justifier le bien-fondé de la création de cette région, « Mon Grand Est » met en avant des lieux, des monuments, des femmes et des hommes, des fêtes, des mets, distingués par lui parmi toutes les richesses recélées par la région.

Un doux inventaire qui, en réalité, donne à connaître davantage son auteur que son contenu et conduit à s’interroger sur notre propre provenance : d’où vient-on ? Comment définir ce qui nous constitue ? Une affaire de « climat » au sens où l’entend Nicolas Mathieu. Un album réjouissant à découvrir, enrichi de jolies illustrations (par André Derainne, Jochen Gerner, Mona Leu-Leu, Saehan Parc et Émilie Vast) et qu’il est possible de se procurer sur le site des Editions du Livre, livre envoyé  avec un gentil mot de l’éditeur en prime !