Quelques brèves de Fabienne
S47 – 20 au 26 novembre 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « Fallen Leaves » d’Aki Kaurismäki avec Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen…
Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Mais la vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.
Film à la fois poétique et désabusé, absurde et doux malgré les difficultés que rencontrent les héros, c’est un Ken Loach (de la bonne époque voir Semaine Culturelle 45) finois que j’ai beaucoup aimé. De mon voyage en Laponie finlandaise, il y a 15 ans, j’avais retenu la passion des habitants pour le karaoké et le Salmiakki… je constate que cela n’a pas tellement changé coup de
???? « Liebes Kind » d’Isabel Kleefeld avec Kim Riedle, Naila Schuberth, Sammy Schrein… 6 X 52’
Lena vit complètement isolée dans une cabane hautement sécurisée avec ses deux enfants, Hannah et Jonathan. Leur vie est strictement programmée, des repas à l’heure du coucher, passages aux toilettes compris. Quand leur gardien entre dans la pièce, ils se mettent en rang, montrent leurs mains, et lui obéissent au doigt et à l’œil. Mais un jour, la jeune femme parvient à s’échapper. Après un accident de voiture qui manque de lui coûter la vie, elle se retrouve à l’hôpital avec Hannah.
Coup de absolu pour cette série allemande tirée d’un roman que j’avais déjà adoré !! Je reste «fascinée» par ce genre de drames qui racontent la noirceur absolue du genre humain et de quoi sont capables les hommes. Parce que cela continue d’arriver. Encore. Toujours. Il faut regarder autour de nous.
???? « Jane Birkin… et nous » de Didier Varrod La Trois RTBF / Auvio
Jane Birkin a noué avec son public un lien unique. Entre la petite Anglaise, muse de Gainsbourg, Chéreau et Doillon et son pays d’adoption, la France, le coup de foudre a été immédiat… et dure depuis plus de 50 ans ! Porté par un entretien exceptionnel avec Jane Birkin, le documentaire Jane Birkin… et Nous revient, à travers le prisme de ce lien si singulier, sur la vie et la carrière d’une artiste à part dans le paysage musical et cinématographique français. Le portrait intime d’une femme éprise de liberté.
Magnifique documentaire sur une des personnalités préférées des français. J’aime encore plus Birkin après l’avoir vu. C’est dire. Coup de
???? « La famille Karnovski » d’Israël Joshua Singer
Dans la grande tradition du roman familial La Famille Karnovski retrace le destin de trois générations d’une même famille juive après qu’au début du siècle dernier l’aïeul, David Karnovski, las des traditions, décide de s’émanciper en quittant son shtetl de Grande Pologne pour rejoindre la société juive assimilée de Berlin. Adepte de Mendelssohn et de ses idéaux, il cherche à inculquer à son fils Georg Moïse les valeurs de la haskala : «juif parmi les Juifs et allemand parmi les Allemands». D’année en année, les Karnovski s’ancrent un peu plus dans la culture de leur pays d’élection. Et pourtant, chaque épisode de la vie de cette famille questionne sa place dans leur société d’adoption. Alors que la peur et les humiliations s’installent, qu’adviendra-t-il de Jegor, le petit-fils né dans l’Allemagne nazie d’un père juif et d’une mère aryenne?
Publié en 1943 alors que les nazis massacrent les communautés juives en Europe, le roman de Singer, inédit en français, est hanté par cette tragique conjoncture et par la volonté, qui traverse son œuvre tout entière, de démêler le complexe destin de son peuple.
Coup de absolu pour cette saga familiale maîtrisée de bout en bout par son auteur et coup de chapeau pour la traduction de cette odyssée magistrale. J’ai, entre temps, lu Isaac Singer (frère du premier et prix Nobel de Littérature – moi bon selon moi) et Esther Kreitman (sœur des 2 précédents), romancière également !
???? « La marche brume » de Stéphane Fert
Avant, on n’avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses… Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté.
Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l’encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient… sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d’une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes. Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau. Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais.
Le monde « onirique » et « terrifiant » de la forêt a toujours fasciné le scénariste qui est aussi le dessinateur du projet, d’après la lecture de ses différentes ITW. Si je n’ai pas trouvé le scénario très original, j’ai beaucoup, beaucoup aimé la force des dessins, le sens aigu du mouvement et le choix de la palette de couleurs. À lire!