Quelques brèves de Fabienne

 

 

S48 – 27 novembre au 3 décembre 2023

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

???????? « Rien à perdre » de Delphine Deloget avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter… ????????

Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, Sylvie se lance dans un combat pour récupérer son fils…
C’est un accident familial qui débouche sur une dénonciation pour maltraitance. Ici, par maltraitance, on entend plutôt « négligence » mais cela suffit à enclencher l’engrenage qui va broyer cette famille. La sidération puis un sentiment d’injustice vont petit à petit mener à la violence physique. Virginie Efira est géniale en mère dépassée, les deux jeunes acteurs qui jouent ses fils sont aussi formidables. Une femme travaillant pour la protection de l’enfance disait sur la Première RTBF que le principe de précaution qui prévalait en ce moment pouvait être fatal pour les enfants qui étaient vraiment maltraités car tous les cas, après signalement, sont traités de la même façon. Or la scénariste du film le fait dire justement à Efira « nous ce n’est pas pareil, c’est un accident. Toi, ton mari, vous battait et a failli tuer tes gosses ». Chacun tente de faire de son mieux, enferré hélas, dans une réalité qui change selon les points de vue. Je trouve ça formidable qu’on laisse désormais la parole aux enfants quand, à une époque, on ne les écoutait pas (salut au juge des familles auquel j’ai été confrontée à 5 ans). La réponse réside, je crois, dans l’ouverture. Le film montre ici que chacun reste pourtant campé sur ses positions. J’ai aimé la toute fin quand la mère libère son aîné. Aucun enfant n’est le même. Aucun. Réussite pour ce film que je vous encourage à aller voir. ♥️ Et puis, on n’a jamais assez de Virginie Efira !!!

???????? « Une valse dans les allées » de Thomas Stuber avec Franz Rogowski, Sandra Hüller, Peter Kurth ???????? Arte

Le timide et solitaire Christian est embauché dans un supermarché. Bruno, un chef de rayon, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Dans l’allée des confiseries, il rencontre Marion, dont il tombe immédiatement amoureux.
Énorme coup de ♥️ pour ce film qui a été récompensé à la prestigieuse Berlinale. Dans un quotidien triste et sans beaucoup de perspective, évolue une galerie de personnages, manutentionnaires dans un entrepôt de supermarché. Au détour d’un rayon surgissent la poésie et l’amour…
 
 

???? « Sous contrôle »  de Charly Delwart avec Léa Drucker, Samir Guesmi, Laurent Stocker… 6 X 30’ Arte ????????

Marie Tessier, directrice respectée d’une ONG, est nommée ministre des Affaires étrangères le jour où cinq européens, dont deux français, sont pris en otages par des terroristes au Sahel. Elle découvre alors les coulisses absurdes de la diplomatie.
Petite série qui se laisse regarder sans déplaisir ! A l’heure où Macron fout en l’air la fonction diplomatique, on y découvre une Léa Drucker qui se démène pour faire rentrer sains et saufs 5 otages. Une chose est sûre, ce n’est pas gagné !

???? « Loving Patricia Highsmith » d’Eva Vitija ????????????????????️‍????

Cherchez la mère… Dans la vie de Patricia Highsmith, celle-ci tient une place toute particulière. Née en 1921 à Fort Worth, juste avant le divorce de ses parents, la petite Patricia grandit avec sa grand-mère au Texas, un État du sud des États-Unis où le racisme et l’homophobie prennent leurs racines. Elle a 6 ans quand sa génitrice, qui s’est remariée, la reprend enfin auprès d’elle. Essuyant pendant des années les dépréciations et les rebuffades que sa mère lui inflige, Patricia lui voue dans un même élan amour et détestation. Jamais elle ne lui avouera ses relations homosexuelles. Cette part de vie cachée, vécue pour l’autrice comme un lourd secret, influera sur sa personnalité mais aussi sur son œuvre littéraire, ainsi qu’en témoignent Carol, son roman d’amour lesbien – avec happy-end – qu’elle fait paraître en 1952 sous le pseudonyme de Claire Morgan ou la trouble ambiguïté sexuelle de Tom Ripley, l’anti-héros meurtrier auquel elle consacra, à partir de 1955, cinq opus. Qui était Patricia Highsmith, disparue en 1995, et dont une pléiade de cinéastes, de Hitchcock à Wenders, de Chabrol à Deville, ont adapté à l’écran les thrillers psychologiques à succès ? Une amoureuse malheureuse, une solitaire dépressive, une alcoolique antisémite dans ses vieux jours, une éternelle gamine désespérant d’obtenir l’amour d’une mère maltraitante ? Un peu de tout cela, rappelle Eva Vitija, qui ne cache pas son admiration pour la grande romancière et nouvelliste américaine. Plongeant dans ses carnets de travail et ses journaux personnels, retrouvés par hasard dans une armoire à linge après sa mort et dont des morceaux choisis ont été publiés en 2021, la documentariste explore les amours lesbiennes de l’autrice et ses blessures intimes, afin de porter un nouvel éclairage sur son œuvre littéraire. Mêlant extraits de films, archives de ses interviews et des lieux aux États-Unis et en Europe (Angleterre, France, Suisse) où elle vécut, ainsi que les témoignages de plusieurs de ses amantes, le film nous entraîne au cœur d’un univers pétri de désirs et d’obsessions, brossant avec finesse le portrait d’une âme tourmentée.
Un portait infiniment réussi sur cette figure / romancière emblématique de la culture lesbienne a qui nous devons le chef d’œuvre « Carol » porté à l’écran par Todd Haynes avec Cate Blanchett et Rooney Mara. Coup de ♥️
1e décembre – Calendrier de l’Avent des films de Noël : Carol !!!

???? « Yoshe le fou » de Israël Joshua Singer????????????????

À l’aube du xixe siècle dans une communauté hassidique de Galicie, Nahum, à peine âgé de quinze ans, a dû épouser la fille de Rabbi Melech, Sourele, pour laquelle il n’a aucune attirance. Dans l’univers clos et frénétique de la cour rabbinique, Nahum vit en marge et se réfugie dans l’étude du Talmud jusqu’au jour où il croise le regard de Malka, la très jeune femme de son beau-père. C’est aussitôt la passion qui embrase tout. Les deux jeunes gens ne résisteront ni au désir ni à la transgression. Mais leur châtiment sera implacable. Quinze ans après le drame, un homme étrange arrive au village et réveille un passé que tous veulent oublier. Qui est-il ? Yoshe le fou est-il Nahum ?
Je suis restée à distance de ce roman parce que je n’ai pas cru à cette histoire d’amour. En revanche, l’écriture est impeccable. La retranscription et l’analyse de cet univers très codifié (ultra orthodoxe) me passionne toujours autant et, quand nous avons des guides comme Singer, c’est une chance incroyable pour en comprendre l’essence.
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