Quelques brèves de Fabienne
S38 – 18 septembre au 24 septembre 2023
Un peu de culture dans ce monde de brutes.
???????? « Une nuit » de Alex Lutz avec Alex Lutz, Karin Viard, Jérôme Pouly…
Paris, métro bondé, un soir comme les autres.
Une femme bouscule un homme, ils se disputent. Très vite le courant électrique se transforme… en désir brûlant. Les deux inconnus sortent de la rame et font l’amour dans la cabine d’un photomaton. La nuit, désormais, leur appartient.
Dans ce Paris aux rues désertées, aux heures étirées, faudra-t-il se dire au revoir ?
Il y a de très beaux passages dans le nouveau LM d’Alex Lutz mais aussi, et certainement parce que c’est un scénariste et un réalisateur dont j’apprécie le travail, une déception ou plutôt deux :
La première, celle d’avoir deviné tout de suite… au cours du premier 1/4 d’heure.
La deuxième, cette fin qu’on entrevoit en plusieurs reprises sous forme de flash-backs, qui alourdit inutilement le propos en le plongeant dans un pathos inutile.
Mention spéciale à la scène dans le club échangistes. Il en a tiré des plans très «profonds » sans jeu de mots. Les gens qui aiment la nuit ont toujours un regard tendre sur sa faune. Je repense toujours à cette scène de « Gazon Maudit » avec la vieille prostituée qui se livre à Alain Chabat. Pas un coup de , je dépasse déjà le TOP 10 mais je vous encourage à aller voir ce film.
???? « Indian Matchmaking » de Smiriti Mundhra 24 X 45’ 3 saisons
La marieuse Sima Taparia aide ses clients du monde entier à arranger leur mariage, conformément à une tradition qui prend aujourd’hui de nouvelles formes.
« En Inde, il y a le mariage et le mariage d’amour », énonce Simmy Taparia dès le premier épisode. À mi-chemin entre documentaire et téléréalité, l’émission suit le parcours d’une dizaine de célibataires indiens faisant appel aux services d’une entremetteuse en vue de conclure un mariage arrangé. « Sima Taparia de Bombay », comme elle aime à se présenter, est incontestablement, la star du programme. Ses clients, ce sont des jeunes Indiens fortunés de Bombay, mais aussi du reste de l’Inde, et des Etats-Unis. Ces candidats au mariage ont entre 20 et 40 ans et mènent des vies professionnelles actives. Ils affichent aussi pour la plupart des personnalités bien trempées et leur famille est très impliquée dans le processus matrimonial, comme le veut la tradition du mariage arrangé. Nous les suivons depuis la première rencontre avec Sima Aunty en passant par la sélection des partenaires potentiels, grâce à des profils imprimés sur papier comme des CV, jusqu’au premier rendez-vous et plus si affinités.
J’avais vu et aimé la série documentaire sur la marieuse juive, j’ai préféré, celle-ci ! C’est mieux écrit et on garde un œil sur les clients qu’elle a coachés. La construction et le découpage de la série font qu’on n’a qu’une envie : enchaîner les épisodes, ce que j’ai fait, avec un plaisir coupable ! Si le côté « exotique » (je suis européenne) m’a séduit, j’ai lu que la diaspora s’était déchaînée contre le programme l’accusant de caricaturer la culture indienne. Force est de constater qu’on ne rigole pas avec les prétendants et encore moins les prétendantes : elles doivent être claires de peau, grandes (+ d’160 cm) sinon considérées comme malnutries et donc pauvres, éduquées, savoir s’adapter (en clair être soumises à leur future belle-mère… En tout cas, la « lutte des castes » n’est pas à l’ordre du jour, si on en croit le programme ! À voir… coup d’
« The Pez outlaw » de Bryan Storkel avec Steve Glew, Kathy Glew, Ridoyanul Hoq, Nate Larson… Netflix
Steve Glew, fermier d’une petite ville du Michigan, prend l’avion pour l’Europe de l’Est peu après la chute du mur de Berlin. Sa mission est de localiser une usine secrète qui détient la clé des distributeurs de pez les plus recherchés et les plus précieux. S’il réussit, il sortira sa famille de la pauvreté et trouvera enfin un but à sa vie banale.
Steve Glew a gagné des millions dans les années 90, en introduisant clandestinement aux Etats-Unis de très rares distributeurs Pez jusqu’à ce que son ennemi juré, le « Pezident » (ce n’est hélas pas de moi ce jeu de mots) décide de le détruire.
???? « Here », de Richard McGuire
Une fenêtre s’ouvre, en 1989. Dans le salon, un vieil homme s’esclaffe. En 1430, un loup dévore sa proie. 1907. La maison se construit sur des fondations solides. 1609. Deux jeunes Indiens flirtent dans le bois. 2313. Zone en cours de dénucléarisation. Retour en 1989. Le vieil homme tombe, inerte. Dans l’angle d’une pièce ordinaire, les existences affleurent, s’entrechoquent, se font étrangement écho. De génération en génération, les événements anecdotiques comme les plus déterminants se voilent d’éphémère, avant d’être précipités dans l’oubli. En métaphore de la mémoire et de la vie, « Ici » confine à une perception inédite, puissante et presque magique du temps qui passe.
Présentés dans un ordre non chronologique, les différents fragments temporels s’étendent de 3 500 000 000 av. J.C. jusqu’à l’an 22 175 sans continuité narrative. Ici, je reprends Wikipedia : « Ces fragments sont observés depuis un point de vue fixe : l’angle d’un salon de Perth Amboy dans le New Jersey où l’auteur a grandi. Différentes cases s’agencent au sein d’une même planche permettant ainsi de voir le lieu et ses habitants à des moments différents. L’époque de l’action est indiquée dans le coin supérieur gauche de la case, à l’exception de la première vignette montrant le salon vide. L’ouvrage retrace l’apparition de la vie sur Terre, la construction d’un bâtiment dans le lieu de l’action, sa destruction puis l’évolution de la vie dans un futur plus ou moins lointain ; la vie quotidienne des différentes familles ayant vécu dans cette maison est exposée par bribes successives et présente parfois des similitudes étonnantes ou ironiques entre ces habitants : les photos de famille sur le canapé, les insultes prononcées à des années d’intervalle ».
Le concept est brillant et le projet ambitieux. Des 5 DP en N&B d’origine, l’auteur propose une réflexion sur le temps et la vie. Fauve d’or à Angoulême en 2016, le RG sera adapté au cinéma par Zemeckis qui retrouvera Robin Wright et Tom Hanks (même équipe que « Forrest Gump ». Ma curiosité est titillée… à lire absolument !