Quelques brèves de Fabienne

 

 

S20 – 17 au 23 mai 2021

 

 

 

Un peu de culture dans ce monde de brutes.

????????????
Toujours compliqué…
¯\\_(ツ)_/¯

À voir ou à revoir : 

???? « Madame Claude  »,  de Sylvie Verheyde avec Karole Rocher, Roschdy Zem, Garance Marillier 2021 Netflix ????????

Fin des années 1960, Madame Claude règne sur Paris et au-delà grâce à son commerce florissant. En réinventant les codes de la prostitution, en empruntant ceux de la bourgeoisie et en s’inventant un passé respectable, elle est devenue une femme d’affaires redoutée et estimée du monde politique au grand banditisme. Femme de pouvoir dans un milieu et une époque d’hommes, à la veille des grands mouvements de libération de la femme, elle sera aussi le témoin de la fin d’une époque. Sa rencontre avec Sidonie, son opposée mais aussi son alter ego, sera imperceptiblement le fil conducteur de l’érosion de son empire. Sidonie est la fille qu’elle s’est choisie, qui deviendra presque son bras droit. Pour la première fois de sa vie, elle tient à quelqu’un. Elle qui tient le tout Paris dans ses carnets, qui s’est construite sur la haine et la honte, aimer quelqu’un, ça, elle ne sait pas le gérer. Sans le vouloir, et sans doute aussi car elle représente la liberté et l’indépendance, Sidonie précipitera sa chute…
Plongée dans les « petites affaires tarifées » de Fernande Grudet, la célèbre mère maquerelle parisienne. De l’apogée de sa carrière à sa « déchéance » professionnelle et sociale, ce biopic nous entraîne des les années 70 au 21e siècle. Karole Rocher endosse le manteau de fourrure comme personne, une jolie surprise pour un film directement sorti sur plateforme. À voir !

À voir ou à revoir : 

???? « La famille Tenenbaum  », de Wes Anderson avec Gene Hackman, Gwyneth Paltrow, Luke Wilson et Angelica Houston 2002 ????????

Chez les Tenenbaum, les enfants ont toujours été des génies. Tout jeunes, Chas était déjà un maître de la finance, Margot une dramaturge exceptionnelle et Richie un joueur de tennis hors pair. Mais un jour, Etheline, leur mère, demande le divorce. Elle ne supporte plus le caractère égoïste de Royal Tenenbaum, son mari. Cette crise familiale a une influence négative sur le développement personnel de leurs progénitures.
Vingt ans plus tard, Royal écume les palaces, Etheline s’adonne à l’archéologie, Chas tente d’élever ses deux fils après la mort de son épouse, Richie est un champion déchu et Margot s’est marié avec un psy. Le père Tenenbaum annonce bientôt à ses enfants qu’il ne lui reste plus longtemps à vivre. Il souhaite se réconcilier avec eux et s’invite dans la maison familiale en prétextant une grave maladie.
Revoir ce film pour la 3e fois et continuer à rire aux dialogues et aux situations dans lesquelles le réalisateur place son casting 5 étoiles. Tout l’univers d’Anderson est là, à la fois désenchanté et mélancolique. « La famille des autres c’est presque toujours drôle, le problème, c’est la nôtre » disait Judith Messier dans son roman « Jeff ! ». Je suis contente de ne pas être une Tenenbaum mais qu’est ce que je les aime ! Coup de ♥️ d’alors et de toujours !

????  « The Valhalla murders » de Thordur Palsso avec Nína Dögg Filippusdóttir, Björn Thors, Bergur Ebbi Benediktsson…. 8X48’ RÙV / Netflix ????????

Un homme est retrouvé assassiné dans le port de Reykjavik, et un autre homme est assassiné chez lui lors de ce qui semble une tentative de cambriolage. L’inspectrice Kata découvre que les deux affaires sont peut-être liées, et sa hiérarchie demande de l’aide à la Norvège, qui leur envoie un inspecteur natif d’Islande, Arnar. Les pistes mènent vers une ancienne maison de correction, le Valhalla.
Excellent thriller venu du grand nord ! Je me suis laissée bringuebaler par le scénario (assez classique des séries du Nord avec un revirement ou un nouveau suspect / coupable à chaque épisode), avec cette espèce de langueur existentielle, ce qu’il faut d’horreur (on est sur le thème de la pédophilie), de la tension et des paysages que nous n’avons pas l’habitude de voir. Coup de ♥️ et, pour le moment dans ma liste des futurs Top 10 !

???????????????????????? « Les oiseaux se cachent pour mourir » de Daryl Duke avec 4 X 120’ avec Richard Chamberlain, Rachel Ward, Sydney Penny et Barbara Stanwyck ???????? 1983

Il s’agit une mini-série américaine adaptée du roman best-seller de Colleen McCullough et diffusée du 27 mars au 30 mars 1983 sur le réseau ABC.
Cette série retrace l’histoire du père Ralph de Bricassart, de son arrivée en Australie jusqu’à sa nomination en tant que cardinal au Vatican, tiraillé entre ses choix religieux et ses choix d’homme, et de la famille Cleary et de leur fille Meggie, depuis leur élevage de moutons en Nouvelle-Zélande à leur installation en Australie.
J’ai toujours été fan des histoires d’amour impossibles ! Et à cette époque la religion, ou du moins l’engagement religieux, me fascinait. Autant dire que cette série (et le roman) m’a alors embarquée. Ce qui est « notable » c’est que dans le contexte d’alors et Stanwyck et Chamberlain étaient dans le placard. J’imagine qu’il n’a pas dû chercher bien loin son inspiration pour trouver et les mots et les gestes pour « jouer » cet amour impossible qui devait rester caché à jamais.
Pour aller plus loin :
Les deux acteurs principaux (Ward et Chamberlain) sont restés très amis dans la vie.
La série a eu énormément de succès et est devenue la deuxième mini-série la mieux cotée des États-Unis de tous les temps derrière « Racines ».
Récompenses :
Emmy Award (1983) :
* meilleure actrice pour Barbara Stanwyck
* meilleure actrice dans un second rôle pour Jean Simmons
* meilleur acteur dans un second rôle pour Richard Kiley
* meilleur maquillage pour le 4e épisode
* meilleure direction photographique pour le 1er épisode.
Golden Globe Award (1984) :
* meilleure minisérie
* meilleur acteur dans une minisérie pour Richard Chamberlain
* meilleur acteur dans un second rôle dans une mini-série pour Richard Kiley
* meilleure actrice dans un second rôle dans une mini-série pour Barbara Stanwyck.

???? « Le livre du bonheur » de Nina Berberova, Babel ????????

En 1923 à Paris, un jeune homme se suicide dans une chambre d’hôtel. Très émue, son amie d’enfance dévide le fil du souvenir pour évoquer ce violoniste pétersbourgeois.
Ici, vous retrouverez tous les thèmes chers aux auteurs russes des XIXe-XXe siècle : l’exil, la mélancolie, le suicide, la condition humaine, les contrariétés de la vie. Je suis loin, très loin, d’être une spécialiste de cette littérature, ayant juste lu « Anna Karenine » de Tolstoï, « Le Docteur Jivago » de Pasternak, « Crimes et châtiments » de Dostoïevski et quelques pièces de Tchekhov dont « La Mouette » quand j’étais étudiante à La Sorbonne. Il est évident que Berberova s’inscrit dans cette lignée par ses thématiques, son phrasé et son style. Traduite par quelqu’un dont j’admire et l’intelligence et le talent, « Le livre du bonheur », d’abord publié sous forme de feuilleton n’aurait jamais dû sortir en roman, telle était la volonté de la romancière. Un rachat de catalogue faisant le reste, le livre posthume est en ma possession et quelle plume !
Les écrivains russes (j’en ai cité quelques uns mais il ne faudrait pas oublier : Pouchkine, Gorki, Soljenitsyne ou encore Gogol…) savent écrire (quelle leçon même !) et si vous en doutiez encore, plongez vous dans l’œuvre de Berberova, sans doute un peu plus « facile » d’accès. C’est un enchantement pour les yeux et le cerveau. Bonne découverte à vous et coup de ♥️ pour moi ! Bravo Cécile, je vais (re)/lire tous les classiques. Et puis, je vais aussi me pencher sur la production littéraire contemporaine. Il semblerait qu’il faille lire absolument : « Le cas du docteur Koukotski » de Lioudmila Oulitskaïa, « Zouleïkha » de Gouzel Iakhina ou encore « Laurus » de Evgueni Vodolazkine… RV en 2025 !

???? « L’accompagnatrice » de Nina Berberova GF Flammarion ????????

« Pétersbourg, 1919. La neige. Le silence. Le froid et la faim. Les pieds qu’on n’a pas lavés depuis un mois. Les fenêtres bouchées avec des chiffons… J’entre dans l’immeuble. Il fait chaud ! Des tapis, des rideaux, un coffret de cigarettes précieuses. Un chat bleu fumé. Et une femme. Belle, grande, robuste. Des cheveux noirs bien coiffés. Le visage rond et beau, les yeux noirs. Tout en elle dit l’équilibre mystérieux, beau et triomphant. Elle chante et je serai son accompagnatrice. C’est cette vie que je vais m’acharner à détruire. Parce qu’elle est belle, talentueuse, et que je ne suis rien. Parce qu’elle est forte et qu’elle rayonne. Parce qu’elle m’aime et que, moi, je ne comprends même pas ce que cela veut dire… ».
C’est l’histoire d’une jalousie féroce, celle nourrit par ceux qui n’ont rien, envers ceux qui ont tout même si la main tendue est bienveillante. Tout du long, j’ai rejeté l’accompagnatrice qui veut la déchéance de la cantatrice, voulant la piéger dans ses secrets. Ce texte est magnifiquement écrit, merveilleusement traduit et l’histoire est universelle. C’était le premier titre de Berberova que je lisais et comme vous le voyez, pas le dernier ! Coup de ♥️. Évidemment les cinéphile se souviendront qu’il y a eu une adaptation de Claude Miller en 1992 avec les Bohringer, père et fille et Elena Safonova.
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